Brexit : Paris attend les entreprises traversant la Manche, qui attendent... la présidentielle
Alors que le Royaume-Uni active mercredi le processus du Brexit, Paris et sa région misent sur l'arrivée d'entreprises quittant Londres, mais le calendrier de la présidentielle s'impose aussi.
Depuis l'annonce du calendrier du Brexit en octobre 2016, plusieurs opérations de séduction ont été lancées en Europe pour accueillir des investisseurs et chefs d'entreprise préférant quitter la Grande-Bretagne. A l'heure du déclenchement du processus de sortie de l'Union européenne par le Royaume-Uni, mercredi 29 mars, les prises de contact seraient sérieuses pour Paris et sa région, mais elles restent discrètes.
Le Brexit fait pousser les tours à la Défense
Au 26e étage d'une tour de la Défense, le bureau de la directrice générale de Defacto, l'établissement public de gestion du quartier d'affaires au nord-ouest de Paris, surplombe un vaste chantier. Des bureaux neufs sur 370 000 mètres carrés sont en construction. Marie-Célie Guillaume, à la tête de l'établissement, assure que son agenda est rempli de rendez-vous liés au Brexit. Il n'est pas question pour le moment de réservation, mais d'anticipation.
Comme on sait qu'on va avoir de la demande, on a sept nouveaux projets de tours.
Marie-Célie Guillaume, directrice générale de Defactoà franceinfo
Selon Marie-Célie Guillaume, les nouveaux chantiers sont souvent des constructions "en blanc", faute de noms. "On construit sans savoir justement qui sera le futur utilisateur pouvant accueillir les entreprises."
Au-delà du Brexit, la présidentielle en France comme figure imposée
La banque britannique HSBC a déjà annoncé le transfert d'un millier de salariés à Paris. La société financière américaine, Goldman Sachs, présente à Londres, annonce des mouvements d'effectifs, dans les 18 prochains mois, probablement vers la France. Pour le reste, les entreprises attendent de voir la tournure des négociations entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne, mais pas seulement. Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, qui représente les intérêts de la place financière de la capitale, une autre date est cruciale, celle du 7 mai prochain, le second tour de l'élection présidentielle en France.
Les décisions ne seront prises qu'après avoir constaté le résultat de l'élection française et le fait que la France reste ouverte au reste du monde.
Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlaceà franceinfo
Pour Arnaud de Bresson, l'issue de la présidentielle relève d'"une condition évidente pour que des entreprises internationales viennent s'implanter et développer des emplois en France". L'objectif de Paris et sa région est déjà affiché. Il s'agit de gagner 20 000 emplois grâce au Brexit, dont la moitié d'emplois indirects.
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