Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo Brexit : "On casse 45 ans d'histoire, d'Union et on jette trois ans et demi de réflexion", déplore la porte-parole du Medef

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo
Radio France

Alors que Theresa May a survécu de justesse à une motion de censure, au lendemain du rejet massif de l'accord sur le Brexit par la Chambre des communes britannique, Dominique Carlac'h, porte-parole et vice-présidente du Medef, fait part sur franceinfo jeudi de son inquiétude.

La Première ministre britannique Theresa May, après avoir survécu de justesse à une motion de censure, tente toujours de sauver le Brexit. Si aucun accord n'est trouvé cela aura de lourdes conséquences sur les entreprises françaises. "On est vraiment très inquiets de ce Brexit", a déclaré jeudi 17 janvier sur franceinfo Dominique Carlac'h, porte-parole et vice-présidente du Medef.

franceinfo : Que représente le Royaume-Uni ?

Dominique Carlac'h : Le Royaume-Uni est la première balance commerciale pour les entreprises françaises. Nous exportons 32 milliards vers nos amis Anglais et c'est la seule balance commerciale excessivement excédentaire puisque nous avons 12 milliards d'excédent. Cela concerne tous les secteurs. On a de très nombreux secteurs qui vont être impactés, la pêche, l'agroalimentaire, la cosmétique, l'aéronautique, les transports... Donc, on est vraiment très inquiets de ce Brexit.

Combien d'entreprises sont concernées par ces échanges ?

Au moins 30 000 entreprises avec toute la sous-traitance qui va derrière. Donc, c'est un impact extrêmement fort sur des grandes entreprises mais aussi des PME.

Que se passera-t-il s'il n'y a pas d'accord d'ici deux mois ?

À travers l'accord qu'avait très bien négocié Michel Barnier, on était dans un divorce à l'amiable avec un pays, le Royaume-Uni, qui devenait notre partenaire même s'il sortait de l'Europe. Dans les conditions actuelles de la négociation et du peut-être 'no deal', cela n'est plus un pays partenaire mais un pays étranger avec toutes les conséquences. On casse 45 ans d'histoire, d'Union, et on jette trois ans et demi de réflexion sur passer de l'Union au partenariat.

Certains commerçants stockent leurs marchandises au Royaume-Uni de peur de ne pas pouvoir le faire après. Cela fait-il partie des stratégies ?

Cela fait partie des stratégies des entreprises puisque l'existence de frontières nous met à nouveau dans une situation où on doit avoir des contrôles douaniers, où on doit avoir des visas, où on doit avoir une réglementation et tout contrôler. Ce sont des freins à toute la chaîne logistique. Un exemple. Les Anglais ont eux-mêmes calculé que le jour où on est dans le Brexit hard et le 'no deal', l'autoroute qui va de Douvres à Londres est embouteillée d'un bout à l'autre par les camions qui devront stationner et bloqueront toute circulation.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.