La France et l'Italie alliées pour une Europe de la croissance
François Hollande s'est entretenu à l'Elysée pendant une heure et demie avec le nouveau président du Conseil italien Enrico Letta.
Souriant, et dans un français parfait, l'économiste et ex-numéro deux du Parti démocrate (centre-gauche) a affiché "100% de satisfaction" après l'entretien. Auréolé de la confiance qu'a accordé hier le Parlement italien à son gouvernement, Enrico Letta a pu lancer son plan d'une alliance forte avec Paris.
"C'est le moment de la croissance "
François Hollande, au diapason, a repris mot pour mot les propos que le président du Conseil italien a tenu hier à Angela Merkel, soutenant qu'il faut "mettre dans la croissance la même énergie que nous avons mis pour lutter contre les déficits. C'est le moment de la croissance ".
Lors des prochains rendez-vous européens, ils défendront ensemble l'idée qu'il "faut faire l'union bancaire en Europe sans attendre ", suivie de l'union économique, fiscale, et enfin politique.
Priorité à la lutte contre le chômage
En cette journée de fête du travail, François Hollande et Enrico Letta ont insisté sur l'urgence des mesures à prendre contre le chômage, surtout quand il touche les jeunes. Le nouveau gouvernement italien en a fait une de ses priorités, dans un pays où 38,4% des jeunes sont au chômage.
"Il faut anticiper la réalisation des programmes européens pour les jeunes" (François Hollande)
Le catholique qu'est Enrico Letta aura certainement voulu faire écho au pape François, qui dans sa messe de ce matin au Vatican, a insisté sur l'importance du travail, "source de dignité pour l'homme ".
La social-démocratie transalpine
Cette collaboration transalpine se fera-t-elle contre l'Allemagne? Hier, Enrico Letta était à Berlin où il a eu un entretien cordial avec la chancelière allemande. Angela Merkel s'est montrée sensible aux arguments d'Enrico Letta après qu'il ait confirmé que l'Italie tiendra ses engagemetns de réduction du déficit public.
Aujourd'hui, il s'est interrogé avec François Hollande sur l'image de l'Union européenne (UE). Il a mis en garde contre "un "désastre démocratique " si l'Europe "démoralise les citoyens " et est une "mauvaise mère ", faisant allusion au chômage et aux effets sociaux des politiques de rigueur. L'Italie connaît ces dernières années la forte montée d'un sentiment antipolitique, exprimée par des votes contestataires, comme pour le mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo.
Les deux partenaires ont déclaré vouloir "trouver avec toute l'Europe et notamment avec l'Allemagne des compromis pour avancer ".
La tournée européenne et europhile d'Enrico Letta continue dès ce soir à Bruxelles, où il rencontrera le président de la Commisison et celui de l'UE. La semaine prochaine, Enrico Letta se rendra à Madrid pour rencontrer le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy.
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