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La Bulgarie et la Roumanie n'intégreront pas l'espace Schengen fin mars, faute de contrôles suffisant à leurs frontières

La décision devait initialement être prise lors du conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE prévu le 24 février. Mais les rapports d'évaluation sur les contrôles de leurs frontières sont "négatifs", ont indiqué plusieurs diplomates européens à Bruxelles.Sous couvert d'anonymat, l'un d'eux a déclaré que "l'adhésion en mars, c'est mort".
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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La décision devait initialement être prise lors du conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE prévu le 24 février. Mais les rapports d'évaluation sur les contrôles de leurs frontières sont "négatifs", ont indiqué plusieurs diplomates européens à Bruxelles.

Sous couvert d'anonymat, l'un d'eux a déclaré que "l'adhésion en mars, c'est mort".

Les rapports d'évaluation émanent des experts des Etats et n'implique pas la Commission européenne, qui n'a pas son mot à dire sur les adhésions à Schengen.

La présidence hongroise peut décider de mettre cette décision à l'ordre du jour de la réunion du 24 février, mais "la décision sera négative", a jugé un autre diplomate.

En cause notamment, le contrôle pas assez strict par la Bulgarie de sa frontière avec la Turquie.

La France et l'Allemagne jugent "prématuré" d'autoriser l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'espace Schengen et "ne sont pas les seuls. Une douzaine de gouvernements de l'UE partagent cet avis", selon ce diplomate.

Les dirigeants bulgares et roumains semblent avoir accepté ce report, même s'il est mal vécu, et misent désormais sur octobre 2011.

La Roumanie doit faire ses devoirs afin d'être admise dans l'espace Schengen et non pas poser des conditions, a admis mercredi le président Traian Basescu.

La France et l'Allemagne veulent la garantie que la Bulgarie et la Roumanie "sont venues à bout de la corruption, de la criminalité organisée et que leurs frontières seront bien gardées", a expliqué Laurent Wauquiez, ministre français des Affaires européennes.

"Schengen fonctionne avec une base de données hypersensibles. Si elle tombait entre les mains du crime organisé, ce serait une vraie faille dans notre dispositif de sécurité européen", selon lui. "Si ces pays sont prêts dans un an, cela nous va. Mais s'ils ne sont prêts que dans trois ans, ce sera dans trois ans", a-t-il averti.

"La Grèce a été recalée à trois reprises par l'Allemagne avant d'être finalement admise et l'actualité montre que l'Allemagne avait raison de bloquer, car la Grèce a toujours des problèmes pour assurer la sécurité de sa frontière avec la Turquie", rappelle un diplomate à Bruxelles.

L'espace Schengen compte 25 Etats membres et permet à plus de 400 millions de citoyens de circuler librement de la Finlande à la Grèce, du Portugal à la frontière polonaise, sans devoir montrer leurs passeports.

Seuls le Royaume-Uni et l'Irlande ont décidé de rester en dehors. Mais trois non membres de l'UE - la Suisse, la Norvège et l'Islande - y ont adhéré. Outre la Bulgarie et la Roumanie, Chypre a demandé à rejoindre cet espace.

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