La bactérie qui frappe l'Europe en cours d'analyse
Quelle que soit l'origine exacte de cette bactérie Escherichia coli entérohémorragique bien spéciale, les cas de contamination continuent de se multiplier. Sept nouveaux malades ont été recensés, cette fois en Grande-Bretagne, mais comme à l'accoutumée, ils n'ont pas été infectés sur place, mais en Allemagne. Trois y ont récemment séjourné, et les quatre autres sont des ressortissants allemands. Précision de l'Agence britannique de protection de la santé, pour ne pas envenimer encore une situation qui frise la panique dans l'Europe entière.
Les premiers résultats d'analyses livrés par l'Organisation mondiale de la santé ce matin ne risquaient pas de rasséréner les consommateurs, puisqu'en substance, on ne connaît toujours pas le légume, ou l'aliment porteur de cette bactérie qui a tué 17 personnes en Allemagne. L'OMS précisait surtout que la souche de la bactérie incriminée est inconnue au bataillon. Les analyses génétiques suggéraient qu'il s'agissait d'une forme mutante, porteuse de gènes mortels.
_ Inconnue, vraiment ? L'Agence Européenne de sécurité alimentaire affirme elle avoir identifié la souche de la bactérie, une souche rare répondant au code "0104:H4 (Stx2-positive, eae-négative, hly-négative, ESBL, aat, aggR, aap)", selon un communiqué de l'ECDC, basé à Stockholm. Un seul cas concernant "une femme en Corée en 2005" aurait été rapporté dans une publication scientifique.
Après les concombres, les crudités, fruits et viandes en cours d'analyses
Ces analyses ont permis cependant de lever le soupçon qui pesait sur le concombre espagnol, ouvrant par ricochet une bagarre diplomatique. Madrid ce matin réclame à l'Union européenne des "dédommagements des préjudices provoqués". Les Pays-Bas et l'Allemagne réclament de leur côté des aides pour leur agriculture impactée directement par la crise. Et la Russie pour ne rien arranger a décrété ce matin un embargo sur les légumes en provenance de toute l'Europe. Une décision "disproportionnée", selon la commission européenne qui compte demander des explications à Moscou.
En attendant, ce sont les chercheurs allemands qui planchent. Ils étudient des centaines d'échantillons. De crudités, de fruits mais aussi de viande. Chaque malade se voit contraint de se rappeler le contenu de son assiette d'il y a dix jours, puisque c'est le temps approximatif d'incubation. L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques annonce avoir mis au point un nouveau test, en coopération avec l'Anses, Agence française de la sécurité alimentaire.
Pour écouter et voir Anthony Rowley en longueur, la vidéo est ici.
Cécile Quéguiner, avec agences
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