Cet article date de plus de treize ans.

L'UE s'accorde pour réviser la PAC

Les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne ont trouvé un accord sur le "bilan de santé" de la Politique Agricole Commune. Cette révision prévoit un relèvement progressif des quotas laitiers et une baisse des subventions à la production.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Avant une refonte plus complète en 2013 le texte final de cette révision, adopté à la quasi-unanimité par les Etats membres et après avoir vaincu des réticences lettones et néerlandaises de dernière minute, règle les trois points les plus épineux des négociations : le volume des aides directes aux agriculteurs redirigées vers le développement rural, les quotas laitiers et les outils dont disposent les pouvoirs publics pour intervenir sur les marchés des matières premières agricoles.

Les adaptations décidées viennent amplifier la précédente réforme de la PAC de 2003, en faisant davantage dépendre les prix et revenus du monde agricole de la loi de l'offre et de la demande sur le marché. Dans le détail, les ministres se sont entendus pour relever de 1% pendant cinq ans les quotas laitiers, qui, depuis 1984, limitent la production, en attendant leur disparition en 2015, déjà acquise. Des aides de compensation sont prévues pour les éleveurs des zones fragiles de montagne, car certains pays comme l'Allemagne, la France et l'Autriche redoutent que l'ouverture des vannes de la production ne fasse chuter les prix et ne menace leur existence.

La commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel s'est félicitée, à l'issue de la réunion, qu'une majorité ait été dégagée sur cette modulation. "Tous les Etats peuvent rentrer chez eux et dire qu'ils ont réussi quelque chose", a-t-elle dit. Par ailleurs, un certain nombre de flexibilités ont été trouvées quant à l'usage des fonds, pour qu'une partie puisse être affectée au financement de "nouveaux défis" comme le changement climatique, les énergies renouvelables, la gestion de l'eau, la biodiversité ou le secteur laitier.

Dernier axe de travail, celui des outils aux mains des Etats membres pour intervenir sur les marchés des matières premières agricoles. La France a ainsi obtenu in extremis de maintenir un plafond de trois millions de tonnes sous lequel les pouvoir publics continueront d'acheter le blé meunier au prix garanti de 101,31 euros par tonne. Au-delà, la production sera écoulée via un mécanisme de mises aux enchères. La proposition initiale de la Commission prévoyait un système reposant uniquement sur ce mécanisme, qui retire au producteur toute sécurité sur le prix de vente.

Caroline Caldier avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.