L'agence de notation a annoncé mercredi qu'elle abaissait de deux crans la note de la dette de la Grèce
La décision d'attribuer un "CC contre CCC auparavant" s'explique par le risque de défaut de paiement du pays.
Cette notation est assortie d'une "perspective négative" signifiant ainsi que l'agence de notation envisage une nouvelle dégradation dans les mois à venir.
Une nouvelle restructuration, et de grande ampleur, de la dette grecque est probable au cours des deux prochaines années, a déclaré mardi à la chaine CNBC un responsable de Standard & Poor's, ajoutant qu'un nouveau déclassement était "quasi-certain".
"La note a une perspective négative, on peut donc être assez certain qu'elle va diminuer parce que, bien sûr, une restructuration de dette est sur la table", a dit David Beers, responsable de la notation de la dette souveraine de S&P.
"Nous avons également déjà dit que nous pensons que toute restructuration à court terme ne mettra sans doute pas un point final à cette histoire. Il pourrait bien y avoir une nouvelle restructuration de grande ampleur sur la route."
Interrogé sur la date à laquelle cette restructuration interviendra, il a répondu: "c'est en partie entre les mains des responsables politiques grecs. Mais nous ne serions pas surpris si une deuxième restructuration intervenait au cours des deux prochaines années."
Jean-Claude Trichet met en garde les spéculateurs
De son côté, Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne a reconnu que "la Grèce connaît une situation difficile", dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Le Point.
Il a également critiqué les spéculateurs, assurant que ceux qui continueraient à spéculer sur un défaut de la Grèce après les décisions prises par les dirigeants de la zone euro perdront de l'argent.
"L'euro, en tant que monnaie, est solide et crédible et n'est pas affecté par les tensions sur les risques souverains", a ajouté Jean-Claude Trichet. Et l'éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, question soulevée par de nombreux acteurs, est "une hypothèse que personne n'a envisagée un instant", a affirmé Jean-Claude Trichet.
L'aide accordée à la Grèce après le sommet du 21 juillet est un effort "absolument fondamental" pour que "la Grèce reprenne le contrôle de ses grands équilibres", a estimé le président de la BCE. "Les Européens ne subventionnent pas la Grèce à fonds perdus. Ils investissent dans son redressement", a-t-il poursuivi.
La Grèce est le pays le plus mal noté par S&P. Le 13 juin, l'agence avait sabré sa note de huit crans. Elle lui attribue pour l'heure un CCC, à trois crans du défaut.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.