Italie : l'armée déployée dans les grandes villes
"Cette mesure naît de l'exigence de donner aux citoyens une meilleure perception de la sécurité", déclare Roberto Maroni, le ministre de l'Intérieur italien. Depuis ce matin, à Milan, 150 militaires sont mobilisés près de la gare centrale et de la cathédrale. A Rome, ils sont 400 à patrouiller dans les stations de métro, près des ambassades et dans un centre pour immigrés. Le quartier historique et touristique, lui, reste épargné. A Turin et Palerme, même type de dispositif. Sur l’île sicilienne de Lampedusa, point d’arrivée de nombreux candidats à l’immigration, 70 soldats de l’armée de l’air sont attendus, ils remplaceront des gendarmes et assureront la sécurité aux abords du centre de premier accueil des clandestins.
Face à ce déploiement, la gauche italienne et les syndicats de policiers accusent le gouvernement de démagogie sécuritaire. "Je vous rappelle que nous ne sommes pas à Beyrouth. Je me demande ce qu'un soldat fera face à un cambrioleur ou à un voyou", s'interroge Achille Serra, ancien préfet de Rome aujourd'hui sénateur d'opposition.
Le Général Mario Buscemi, ancien chef d'état major de l'armée, relativise : "En 1992, rien qu'en Sicile, il y avait 20.000 hommes" après l'assassinat par la mafia des juges Paolo Borsellino et Gionvanni Falcone. "Aujourd'hui, ils sont 3 000. Il est clair que cette fois, ce soutien aux forces de police sera plutôt symbolique".
Cette démonstration de force s'effectue alors que l'Italie intensifie depuis quelques temps sa chasse aux immigrés clandestins et au moment où de vives tensions éclatent avec la communauté Roms présente dans le pays. A Strasbourg, le commissaire aux droits de l'homme au Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, a remis récemment un rapport exprimant son inquiétude concernant "une tendance au racisme et à la xénophobie en Italie, qui vise pricipalement les Roms, le Sintis et tous les autres immigrés".
Alexis Piaton, avec agences
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