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Italie. Mario Monti démissionne, pour mieux revenir ?

Après que la Chambre des députés a approuvé définitivement le budget 2013, le président du Conseil a présenté sa démission, comme prévu.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Mario Monti, président du Conseil italien démissionnaire, à Melfi (Italie), le 20 décembre 2012. (DONATO FASANO / AFP)

Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, a annoncé officiellement qu'il quittait ses fonctions vendredi 21 décembre. Dans un communiqué, il a indiqué en début de soirée "son intention de se rendre auprès du président pour lui remettre la démission du gouvernement". Il s'est aussitôt rendu au Quirinal, le palais présidentiel, pour la présenter au président Giorgio Napolitano. Peu avant, la Chambre des députés a approuvé définitivement le budget 2013 de l'Italie. Francetv info se penche sur cette décision du "Professore", appelé à l'automne 2011 pour sauver l'économie italienne.

Pourquoi démissionne-t-il ?

Attendue depuis deux semaines, cette démission n'est pas une surprise.  Avec son habituel flegme, le Premier ministre avait déjà dit vendredi matin que son gouvernement "terminait son mandat le jour-même, et pas à cause de la prophétie des Mayas". Surtout, il avait déjà annoncé le 8 décembre son départ, après le vote du budget italien.

Mario Monti n'a pas pardonné au parti de Silvio Berlusconi (Peuple de la liberté) de lui avoir retiré son soutien au Parlement début décembre, précipitant la fin de la législature. Le chef du gouvernement avait émis comme condition pour prendre ce poste qu'il dirige un gouvernement de technocrates avec l'accord des principaux partis de centre-droit du pays (le Peuple de la liberté, le Parti démocrate et les centristes). Avec la déclaration de candidature de Silvio Berlusconi début décembre, le consensus entre les partis qui le soutenaient était rompu.

Quel bilan ?

"Il Professore" Mario Monti, qui a qualifié ses treize mois au pouvoir de "difficiles mais fascinants", laisse derrière lui un bilan jugé flatteur par ses pairs européens et par le monde des affaires. Le principal fait d'armes de l'ancien commissaire européen est d'avoir réussi à empêcher l'Italie de sombrer dans le précipice de la dette et à susciter un timide retour de la confiance des marchés.

En revanche, son bilan est plus nuancé aux yeux de ses concitoyens. Le gouvernement a imposé une sévère cure d'austérité qui a plongé le pays dans une profonde récession (-2,4% attendu cette année) et dont il ne devrait pas s'extraire avant la fin 2013, voire début 2014. Le chômage va de record en record, frappant en premier lieu les jeunes (36,5%). Le président du Conseil a admis avoir aggravé la récession par la "cure amère" administrée à l'Italie mais se défend d'avoir entraîné le pays dans un cercle vicieux d'appauvrissement.

Et ensuite ?

Les Italiens devraient retourner aux urnes pour des législatives les 24 et 25 février, un délai de 45 à 70 jours étant prévu entre la dissolution des chambres et un nouveau scrutin. Il faudra sans doute attendre la conférence de presse de fin d'année de Mario Monti programmée dimanche pour en savoir plus sur ses ambitions électorales. Selon Le Point, sa candidature aux législatives "est désormais un secret de polichinelle""Pour le moment, il n'a pas pris de décision", nuance une source de son entourage, selon laquelle son choix final pourrait réserver des surprises.

Ces derniers jours, les médias donnaient pour certaine la "descente" du "Professore" dans l'arène politique. Mais selon le site du quotidien italien La Stampa, Mario Monti aurait renoncé à entrer dans la course aux législatives. "La nouveauté, c'est qu'il n'a pas l'intention d'être candidat au Palais Chigi [le siège du chef de gouvernement] au nom des centristes ni même de leur donner son aval""Le risque est trop grand qu'il arrive deuxième ou troisième aux élections" alors que le technocrate est habitué à gagner.

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