Irak : l'UE soutient la livraison d'armes aux Peshmergas kurdes
"Nous avons trouvé une position commune" , s’est réjoui le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier. Réunis en urgence vendredi, les 28 ministres des affaires étrangères européens se sont mis d’accord pour apporter une réponse commune face à la progression de l’Etat Islamique (EI) en Irak. Depuis plusieurs semaines, les minorités chrétiennes et yézidis sont forcées de fuir leur ville pour échapper aux djihadistes. Des dizaines de milliers de personnes auraient ainsi été déplacées.
Mais, militairement ce soutien de l'Union européenne (UE) ne change rien sur le terrain. Les Vingt-Huit ne sont pas contraints par cette décision, la fourniture d'armes vers un pays tiers étant une compétence des Etats membres chaque pays reste libre de choisir s’il souhaite intervenir dans ce conflit. "L'UE salue le fait que certains pays vont répondre favorablement à la demande des forces de sécurité kurdes ", a précisé Frank-Walter Steinmeier.
Une décision qui ne doit pas masquer les divisions au sein de l'UE
Car les Vingt-Huit restent très divisés sur la réponse à apporter pour venir en aide aux Kurdes. La France, qui a annoncé, mercredi, l’envoi d’armes "sophistiquées" aux Kurdes, est pour le moment l'un des seuls pays européens engagé dans ce conflit avec la Grande-Bretagne, qui envisage "favorablement" la possibilité d’armer les kurdes.
Mais d’autres pays, tels que la Suède, l’Irlande, la Finlande ou l’Autriche restent extrêmement réticents. Seuls les Allemands qui étaient au départ hostiles à toute intervention se sont finalement rangés du côté des Français et des Britanniques. "Les Européens ne doivent pas se limiter à saluer le combat courageux des forces kurdes. Nous devons aussi faire quelque chose pour répondre à leurs besoins", a déclaré Frank-Walter Steinmeier.
Cette position commune constitue cependant un signal politique fort qui pourrait permettre de faire bouger les lignes. Cela signifie que l'Europe est prête à faire le maximum pour renverser le rapport de force en Irak. "C'est une position très forte, le signal politique qui était voulu " a réagi un diplomate européen vendredi soir.
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