Cet article date de plus de treize ans.

Il y a 50 ans, la RDA érigeait le "Mur de la honte"

Dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 août 1961, le dirigeant de la RDA, Walter Ulbricht, donne l’ordre de lancer l’Opération Rose. Plus d’une dizaine de milliers de soldats sont chargés d’ériger un "mur de protection antifasciste", devenu le symbole de la Guerre froide et de la division de l’Europe.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

D’un instant à l’autre, les soldats est-allemands bloquent les rues et les voies de chemin de fer autour de Berlin-Ouest. Les métros et trains de banlieue sont stoppés net.
_ Au petit matin, les Berlinois découvrent dans les rues des barbelés, des grillages et les premiers murs de béton. "Depuis une heure du matin, des soldats creusent un fossé d’un demi mètre de profondeur et de largeur", raconte le correspondant de la radio nationale.

Quatre ans plus tard, le "Mur de la honte" est devenu ce qui ne sera détruit qu’en 1989 : un mur en béton armé de 3,60 m de haut et 155 km de long surplombé par 302 miradors, qui coupe Berlin en deux sur 43 km.
_ Le 9 novembre 1989, après la chute du bloc de l’Est, les Berlinois se retrouvent comme ils s’étaient séparés le 13 août 1961 : dans les larmes.

Entre temps, plus de 100.000 Est-Allemands auront tenté de fuir la RDA en franchissant la frontière entre les deux Allemagne ou en passant par-dessus ou par-dessous le Mur.
_ Plus de 5.000 personnes auront réussi à fuir à l’Ouest, mais au moins 136 auront été abattues au pied du Mur.

Cinquante ans après, un "mur invisible"

Cinquante ans après, et malgré sa destruction et la réunification des deux Allemagne, le Mur de Berlin continue de projeter son ombre sur l’ex-RDA. Un "mur invisible", pour plus de 83% d’ex-Est-Allemands interrogés pour un récent sondage, qui traduit un vaste fossé culturel avec leurs frères de l’Ouest.
_ Les anciens habitants d’Allemagne de l’Est "ne savent pas à quel monde ils appartiennent", écrit l’hebdomadaire Super-Illu qui, signe des temps, s’adresse au lectorat de l’Est. Des "Ossies" considérés par les Ouest-Allemands comme toujours "un peu arriérés", poursuit l’hebdo.

Samedi à midi pile, une minute de silence viendra commémorer, à Berlin, le 50e anniversaire de l’édification du Mur. Les cérémonies réuniront la chancelière Angela Merkel, le président allemand Christian Wulff et le maire de Berlin réunifiée.

Gilles Halais, avec agences

  • Le Mur en 15 photos vues par Hubert Védrine
  • Web reportage sur les traces du Mur
  • Berlin, le Mur de A à Z

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.