Grèce : grève générale et manifestations ponctuées de violences
De nouveaux accrochages ont opposé manifestants et police à Athènes et Salonique, la deuxième ville du pays. Les forces de l'ordre ont répondu par des jets de gaz lacrymogènes aux tirs de cocktails Molotov et autres projectiles.
A l'appel de deux des principaux syndicats du pays, des milliers de personnes s'étaient rassemblées pour manifester devant le parlement. Le défilé, à l'origine prévu pour protester contre la politique économique et sociale du Premier ministre Costas Caramanlis, a vite dégénéré en affrontements, sans toutefois atteindre le niveau de violence des jours précédents.
“Le pays est à l'arrêt”
En raison de la grève, le trafic aérien intérieur a été interrompu, les banques et les écoles sont restées fermées et les hôpitaux fonctionnaient en service restreint.
_ De nombreux Grecs ont été obligés de se rendre à leur travail à pied.
"La participation à la grève est totale, le pays est à l'arrêt", a déclaré Stathis Anestis, porte-parole de la GSEE, fédération syndicale du secteur privé.
Les syndicats affirment que les réformes ont aggravé la situation sociale dans le pays et que près d'un cinquième de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. "Il y a une demande pour un changement social, économique et politique", a expliqué un manifestant de 25 ans, contraint d'avoir deux emplois pour vivre. "Il n'est pas rare ici d'avoir deux boulots pour simplement gagner 800 ou 1.000 euros par mois."
La mort d'Alexandros Grigoropoulos serait un accident
A l’origine de ses émeutes, la mort samedi soir d’un adolescent de 15 ans, tué par un policier. Un accident selon les premiers résultats de l’autopsie annoncés aujourd’hui : la balle du policer aurait ricoché avant d’atteindre Alexandros Grigoropoulos. De nouvelles informations qui ne suffisent pas à calmer la population, très remontée contre le gouvernement.
Deux cocktails Molotov ont été lancés par un groupe de 15 personnes devant le Palais de Justice d'Athènes au moment où les policiers inculpés pour la mort du jeune homme étaient présentés devant le juge d'instruction.
Jamila Zeghoudi avec agences
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