Géorgie : les troupes russes se retirent enfin
Des dizaines de véhicules militaires russes quittaient cet après-midi leurs positions dans le centre et à l'ouest de la Géorgie vers l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. Les autorités géorgiennes ont confirmé que le retrait était en cours dans la région de Gori, mais ont assuré que les troupes russes n'opéraient pas un repli "massif" dans l'ouest de la Géorgie. Par ailleurs, une centaine de véhicules de l'armée russe, dont des transports de troupes blindés et des camions sont entrés sur le territoire abkhaze.
La Russie entend garder le contrôle de la route stratégique reliant Tbilissi à la mer Noire (ouest). D'après un document, présenté par le chef-adjoint d'état-major Anatoli Nogovitsyne, une "zone de responsabilité" russe incluant de longs tronçons de la principale route traversant d'est en ouest la Géorgie a été définie. Cette zone inclut notamment l'essentiel de la route reliant le principal port géorgien de Poti à la ville de Senaki où les forces russes contrôleront un important aérodrome militaire.
Dans un communiqué commun, George W. Bush et Nicolas Sarkozy ont appellé la Russie à "poursuivre et achever" son retrait de Géorgie "conformément aux engagements" de Moscou. Paris a également rappelé à la Russie qu'elle devait "garantir la liberté de mouvement et de circulation le long des axes routiers" après son retrait. Berlin a pour sa part estimé que la zone tampon mise en place par les forces russes et dont les limites étaient encore peu claires vendredi ne peut faire partie que "de mesures provisoires de sécurité en attendant qu'un mécanisme international puisse entrer très rapidement en vigueur".
Selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, seuls 500 soldats russes seront maintenus, à l'issue du retrait, dans huit postes de la zone tampon autour de l'Ossétie du Sud. Mais la Russie "se réserve le droit d'augmenter" le nombre de ses "soldats de la paix" en Géorgie "en cas de nécessité", a prévenu le général Nogovitsyne. Ces forces russes resteront aussi en Ossétie du Sud et en Abkhazie, où elles sont stationnées depuis le début des années 90.
Sur le front diplomatique, les grandes puissances restent incapables de trouver un accord au Conseil de sécurité de l'ONU, où deux projets de résolutions concurrents circulent, l'un rédigé par Moscou, l'autre par Paris, la France ayant négocié l'accord de cessez-le-feu russo-géorgien.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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