GB : Cameron organise "la riposte", Kadhafi et Ahmadinejad lui font la leçon
Nuit plutôt calme à Londres, placée sous la surveillance de quelque 16.000 policiers. Mais les troubles qui secouent la Grande-Bretagne depuis quatre nuits, se sont étendus au nord et au centre : des émeutes ont éclaté pour la première fois à Manchester et elles ont repris à Birmingham, deuxième ville du pays.
A la veille d’un débat parlementaire qu’il a convoqué, David Cameron tenait ce matin une deuxième réunion de crise en deux jours. Depuis Downing Street, le Premier ministre conservateur a annoncé la mise à disposition, sous 24 heures, de canons à eau. Jusque-là réservés aux violences politico-religieuses en Irlande du Nord, ils seront utilisés pour la première fois en Angleterre.
_ "La police est déjà autorisée à utiliser des balles en plastique", a précisé David Cameron, qui autorise les forces de l’ordre à recourir à "toute tactique qu’elle juge nécessaire (…) Nous ne laisserons pas une culture de la peur s’instaurer dans nos rues", a-t-il ajouté, tout en reconnaissant : "Il est évident que certaines choses vont très mal dans notre société".
Tout en condamnant les violences, l’opposition travailliste pointe du doigt les coupes budgétaires sans précédent décidées par le gouvernement Cameron. Des coupes, notamment dans les budgets sociaux, qui ont pu contribuer au ressentiment de populations déjà marginalisées.
La leçon des dictateurs
Après quatre nuits d’émeutes, la police britannique fait état de plus de 1.300 arrestations, une centaine de blessés dans ses rangs et plusieurs morts parmi la population, notamment trois hommes renversés par une voiture à Birmingham.
De Teheran, Mahmoud Ahmadinejad condamne "le comportement sauvage inacceptable de la police britannique". Et dénoncé "le silence" des Nations unies. Le dictateur iranien met au défi l’ONU de "condamner un de ses membres permanents".
_ De Tripoli, le régime libyen va même jusqu’à réclamer le départ du Premier ministre britannique, affirmant que celui-ci a "perdu toute légitimité".
En 2009, la Grande-Bretagne avait été l’un des premiers pays occidentaux à condamner le recours à la force en Iran pour réprimer les manifestants hostiles à l’élection d’Ahmadinejad.
_ Le Royaume-Uni est, avec la France, fer de lance de l’opération militaire de l’Otan lancée en Libye depuis la mi-mars contre les forces de Mouammar Kadhafi.
Gilles Halais, avec agences
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