Espagne : la très lourde défaite électorale des socialistes
La faute à la crise. Au chômage galopant - 21,19%, et même 45% chez les moins de 25 ans. Entre les Espagnols et les socialistes, le divorce est consommé. Confirmation hier, lors des élections municipales et régionales : jamais le Parti socialiste espagnol n'est tombé aussi bas, depuis la fin du franquisme.
27,79% des voix, contre 37,53% pour le Parti populaire : c'est un camouflet pour le gouvernement emmené par José Luis Zapatero, dont les jours sont désormais comptés. Le mandat devait normalement s'achever en mars prochain, mais l'opposition réclame des élections anticipées.
“Je sais que beaucoup d'Espagnols souffrent de graves difficultés (...) et que beaucoup de jeunes envisagent leur avenir avec inquiétude ; aujourd'hui ils ont exprimé leur malaise”, s'est borné à expliquer Zapatero. “Il était raisonnable de penser que le Parti socialiste allait subir un châtiment par les urnes, nous l'assumons et le comprenons”.
Les journaux ne sont pas tendres : le quotidien de gauche El Pais parle de “tsunami du 22 mai” ; celui de droite El Mundo estime que “l'Espagne exige le changement”. “L'Espagne vote le changement”, renchérit ABC
, plutôt classé à droite lui aussi.
Car, au lendemain de ces élections, les socialistes pourraient bien ne diriger plus qu'une des 17 régions du pays. Ils ont également perdu deux villes importantes : Barcelone, la 2e ville du pays, qu'ils contrôlaient depuis 1979 ; et Séville, la 4e.
_ Sans surprise, la droite conserve Madrid et Valence, la 3e ville d'Espagne.
Cela dit, la victoire du Parti populaire n'est pas si éclatante que cela : le mouvement de contestation, né le 15 mai, ne faiblit pas. Car les manifestants, qui campent chaque nuit sur les principales places du pays, ne se reconnaissent dans aucun des deux partis politiques principaux. “Bien sûr, bien sûr qu'ils ne nous représentent pas” est l'un des slogans répétés à l'infini, chaque nuit, Puerta del Sol, à Madrid...
Guillaume Gaven, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.