Près de dix millionsd'électeurs étaient appelés aux urnes hier en Grèce pour renouveler les 300 sièges duParlement. Considérés comme responsables de la crise dans laquelle est plongéle pays depuis 5 ans, lesdeux partispro-austérité et pro-européens grecs ont été lourdement sanctionnés.Selon un décompteofficiel portant sur 99% des bulletins dépouillés, les conservateurs de la Nouvelledémocratie recueillent 18,8% des voix. Pas mieux du côté des socialistesdu Pasok, avec seulement 13,2% des suffrages. Avec un score cumulé de 32% desvoix (contre 77,4% en 2009), ils ne rassemblent à eux deux que 149 des 300 sièges duParlement, en dessous de la majorité absolue (151 sièges).La fin du bipartismeAntonis Samaras, le chef duparti conservateur arrivé en tête, s'est dit prêt à former un "gouvernement desalut national". Mais dans ces conditions, la tâche s'annonce pour le moins compliquée.D'autant plus qu'il va falloir désormais composer avec les radicaux de gauche,dont le parti de coalition Syriza vient de réaliser une percée historique. Avec16,67% des voix, il devient la deuxième force politique du pays. Le particommuniste grec recueille pour sa part 8,44% des suffrages (KKE).Une montée des extrêmesqui s'exprime aussi à droite de l'échiquier politique. Le parti néo-naziChryssi Avghi (Aube Dorée), qui plafonnait à0,23% des voix aux dernières législatives de 2009, a ainsi obtenu hier 6,95% des voix, ce quilui permet de faire son entrée au Parlement, pour la première fois.Cet émiettement des voixet la percée des extrêmes, hostiles aux plans européensde sauvetage sous conditions, pourrait menacer le maintien du pays dans l'euro.