Double meurtre sauvage de Londres : l'épais mystère
Cinq jours après le double meurtre particulièrement sanglant, le mobile reste encore un mystère. Scotland Yard a lancé hier un appel à témoin, pour tenter notamment d’identifier un homme blanc, aperçu dimanche soir en train de fuir les lieux du drame. Et ils ont déjà reçu une vingtaine de témoignages. C’est sans doute la piste la plus sérieuse, même si elle est mince.
Les enquêteurs ont également relevé que l’appartement loué par les deux jeunes Français pour la durée de leur stage avait été cambriolé la semaine dernière. Un ordinateur portable avait disparu. Ce qui amène la police londonienne à s’intéresser également au précédent locataire de cet appartement du rez-de-chaussée. Y aurait-il eu une erreur de personnes ?
Car le profil des victimes tranche vraiment avec la sauvagerie du double meurtre. Les deux étudiants ont été ligotés, bâillonnés – car les voisins n’ont rien entendu –, torturés puis poignardés à plus de 250 reprises. Des blessures "très étendues (…) à la tête, au cou et sur le torse". Une "attaque brutale, déchaînée et horrible", de l’aveu même des enquêteurs qui, de toute leur carrière, n’avaient jamais été confrontés à pareil déchaînement de violence. Un produit inflammable a ensuite été répandu dans l’appartement avant que le meurtrier ne mette le feu.
Dans ce paisible quartier de l’est londonien, les voisins sont sous le choc. Tout comme à l’Imperial College de Londres, à l’autre bout de la ville, où les deux jeunes Français étaient en stage pour trois mois, jusqu’à fin juillet. L’établissement, qui accueille les meilleurs étudiants en biochimie, avait sélectionné Laurent Bonomo et Gabriel Ferez pour un stage de recherches sur l’ADN.
Un choc énorme également à l’école Polytech’ de l’Université de Clermont-Ferrand II, où Laurent et Gabriel, deux étudiants brillants de 23 ans, poursuivaient leurs études de génie biologique. Une cérémonie à la mémoire des deux victimes devrait y être organisée à la rentrée de septembre.
Les parents de Laurent et Gabriel se sont rendus à Londres pour identifier formellement les corps de leurs enfants, et rencontrer les enquêteurs.
Gilles Halais avec agences
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