Dîner européen à Berlin : Merkel, Hollande et de très grands patrons
Le président de la République française, la chancelière allemande et le présdent de la Commission européenne conviés à un dîner réunissant les principaux grands patrons européens, l'affaire est inédite. De prime abord, on pense à un "dîner du Siècle" européen, ou a un "sous-forum économique de Davos ". Pourtant, il s'agit d'un dîner de travail : tous vont plancher sur la compétitivité de l'Europe de demain.
"Une étape dans un cycle de réflexion " sur la relance
A l'initiative de l'influent club ERT (European round table of insustrialists , la table ronde européenne des industriels), présidé par le patron du groupe suédois Ericsson, Leif Johansson, cette rencontre est présentée comme "une étape dans un cycle de réflexion " sur la relance de la croissance en Europe initiée lors du Conseil européen de juin 2012. Et l'ambition est de déboucher sur une feuille de route examinée lors du sommet de juin prochain.
En plus du repas, quatre thèmes sont au menu, à chaque fois présentés par le patron d'une entreprise de dimension mondiale : politique de concurrence, présentée par Jacob Wallenberg, patron d'Investor AB, politique énergétique, introduite par Bruno Lafont, président du groupe français Lafarge, flexibilitité du marché du travail, par Jim Hagemann Snabe, patron de SAP et innovation, par Peter Löscher, de Siemens.
Redonner une perspective à l'Europe
Dans le même esprit, deux industriels, le Français Jean-Louis Beffa (Saint-Gobain) et l'Allemand Gerhard Cromme (Thyssen-Krupp) préparent pour fin avril un rapport sur la compétitivité sur lequel auront aussi travaillé des représentants du patronat des deux côtés du Rhin. Cette démarche franco-allemande, espère Paris, débouchera sur "des recommandations les plus concrètes possibles " à l'image de celles du rapport de Louis Gallois sur lequel le gouvernement a fondé le Pacte de compétitivité présenté à l'automne dernier.
Ce rapport, "c'est un pari qu'on fait de trouver une feuille de route commune et de la proposer de manière commune aux partenaires européens ", explique-t-on en France.
Car c'est bien de l'avenir de l'Union européenne que souhaitent discuter le club d'entrepreneurs représentant près de sept millions d'emplois en Europe. Et pour la France, cette rencontre d'un genre nouveau (le président Hollande avait déjà reçu l'ERT en janvier, mais seul) a pour objectif de "redonner une perspective à cette Union européenne, à cette zone euro, d'en faire une zone désendettée, compétitive, mais aussi plus homogène, plus convergente ".
Et pas question pour la France de voir ce dîner se transformer en procès à charge où quinze chefs d'entreprises viendraient appuyer la chancelière allemande pour montrer les défauts du système français. Non, l'idée est d'avoir un échange avec des entreprises qui opèrent dans le monde entier pour comprendre où sont les avantages et les désavantages en Europe et voir comment le couple franco-allemand peut agir.
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