Crise grecque : France Info donne la parole aux Grecs
Ce mardi à minuit, sauf accord de dernière minute, la Grèce sera en situation de défaut de paiement car elle n'aura pas remboursée une dette d1,3 milliards d'euros à ses créanciers. Depuis 17h et jusqu'à minuit, pour faire vivre la dernière ligne droite de ce marathon budgétaire qui dure depuis plusieurs mois, France Info s’installe en direct d’Athènes. Depuis la capitale, Ersin Leibowitch donne la parole aux Grecs et tend également le micro aux correspondants de France Info en Europe pour mesurer l’impact de cette crise financière et économique.
17h15 : "Je pense qu’il y a une négociation en cours qui continue et on ne peut pas dire qu’il y aura une faillite à minuit et que le monde va s’écrouler ", estime Petros Linardos, économiste rallié au parti au pouvoir Syriza, conseiller au ministère du Travail.
"La négociation continue et continuera après le référendum de dimanche. Le but est de conduire à une nouvelle situation par rapport à la négociation. " On a l’impression qu’Alexis Tsipras a tenté un coup de poker. "Tsipras a été vraiment coincé. L’offre qui est mise au vote dimanche nous ramène à la situation antérieure et donc inacceptable. Il fallait faire quelque chose et c’est pour cela qu’on a choisi le référendum. Le plan du gouvernement c’est le référendum, un non majoritaire et la reprise des négociations. "
17h45 : Enorme source de revenus pour la Grèce, les armateurs rapportent autant de devises que le tourisme. La marine marchande bénéficie d’une centaine d’avantages fiscaux et pour changer cela la constitution dit qu’il faut un vote au trois cinquième à l’Assemblée et que cela passe par deux Parlements. C’est donc quasiment impossible. "Les armateurs grecs sont les chauffeurs de taxi de la mer, qui transportent n’importe quoi, pour n’importe qui, partout dans le monde, mais ne transportent rien en Grèce, " explique Nicolas Vernicos, armateur et président de la chambre de commerce international. "Les sociétés propriétaires de bateaux en Grèce paient plus de taxes que les sociétés françaises. Ces sociétés ne prennent aucune subvention comme c’est le cas partout en Europe. "
Nicolas Vernicos, armateur et président de la chambre de commerce international ne sait pas ce qu’il votera au référendum. "Je suis parmi ceux qui croient que ce référendum est un outil de négociation et qu’il sera annulé. "
18h15 : L’Eurogroupe organise une téléconférence de la dernière chance ce mardi en fin de journée. Un nouvel accord est-il possible ? "Nous travaillons tous pour un accord et nous concevons le référendum comme un moyen pour arriver à un compromis honnête ", explique George Katrougalos, ministre de la réforme de l’administration publique.
Le référendum est une continuation des négociations, explique George Katrougalos. "Nous voulons rester dans l’Euro, nous voulons rester dans une Europe sociale. C’est une question de démocratie et de choisir qui ne nie pas notre modèle social. "
19h15 : A Athènes, une grande manifestation est organisée par les partisans du "oui" au compromis avec les créanciers du pays. La place de la Constitution se remplit doucement, même si les manifestants seront moins nombreux que les jours précédents.
"Nous allons voter oui pour dire que la place de la Grèce est en Europe, " explique Theodore Fortsakis, député conservateur. "Je crains que le non signifie la continuité des négociations, et le gouvernement va être encouragé à continuer sa politique extrémiste."
Les manifestants ne crient pas "oui à l’Europe", mais "démission". "Les gens sont exaspérés parce que depuis trois jours les banques sont fermées, les magasins dévalisés et les retraités n’ont pas touchés leur retraite. Alors que Tsipras avait promis un 13e mois, il n’arrive pas à payer le 7e. "
Aujourd’hui, le problème principal est la couverture maladie. "A cause du chômage, de la faillite des commerçants qui ne peuvent pas payer les cotisations, beaucoup de gens ne sont pas couverts. "
Le référendum fait l’objet de nombreuses rumeurs. "On fait tout pour faire croire que le référendum n’aura pas lieu, on fait tout pour faire croire que le gouvernement est prêt à reculer. Il faut rétablir les faits. Le ministre du territoire a confirmé que le référendum aura bien lieu et que la position du gouvernement est ferme sur le non. "
"Je ne comprends pas quelle question on me pose et pourquoi ma génération doit prendre des responsabilités pour des choses que l’on répète depuis des années, et pour lesquelles l’Europe n’a pas fait grand-chose. "
"Je vais voter pour l’Europe, mais j’espère que le référendum n’aura pas lieu dimanche."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.