Crise financière : Sommet à Bruxelles avant celui de Washington
Les 27 se retrouvent pour un sommet européen extraordinaire de quelques heures aujourd'hui à Bruxelles. Nicolas Sarkozy, qui préside le Conseil européen jusqu'au 31 décembre, souhaite un accord sur le document qui sera présenté à Washington dans une semaine, où se tiendra le sommet du G20.
La présidence française de l’UE veut des "propositions concrètes" dans les "cent jours" après le sommet qui réunira, la semaine prochaine, les dirigeants des pays industrialisés et des grandes économies émergentes, selon ce document qui doit d’abord être discuté aujourd’hui par les 27.
Rôle pivot du Fonds monétaire international
Un projet qui propose notamment de faire du FMI "la principale organisation en charge de la stabilité" financière mondiale. " Il devrait avoir le pouvoir d'adresser des recommandations aux Etats et aux forums pertinents. Il devrait également engager des discussions avec les groupes de consultations existants au sein du secteur financier. Il devrait renforcer sa surveillance du secteur financier", préconise le texte.
En d’autres termes, il s’agit d’ouvrir la voie à plus de régulation de la finance internationale. Si les Européens sont d’accord sur ce principe, les opinions divergent sur les mesures à mettre en place. Des pays libéraux comme le Royaume-Uni et la Suède mettent ainsi en garde contre le risque de "surrégulation", tandis que l’Allemagne s’oppose quant à elle à l’hypothétique "émergence d’un gouvernement européen".
Le sommet du G20 à l’horizon
Après avoir surmonté ses propres divisions sur le sujet, il s’agira pour l’Europe de convaincre les pays du G20 et notamment les Etats-Unis, traditionnellement réticents à toute forme de gouvernance mondiale, de s’engager vers davantage de régulation.
Pourtant, avec la victoire de Barack Obama, les Européens se remettent à espérer une vraie réforme du système financier international. Le nouveau président élu a en effet estimé dans une tribune au Wall Street Journal qu'"à un moment comme celui-ci, nous ne pouvons pas nous permettre quatre années de plus (...) sans aucune surveillance financière".
Il est peu probable que le vainqueur de la présidentielle américaine, dont l’investiture n’aura lieu qu’en janvier, sera présent au sommet de Washington dans huit jours mais, selon le porte-parole du gouvernement français Luc Chatel, ses conseillers devraient en tout état de cause être associés.
Cécile Mimaut, avec agences
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