Crise du coronavirus : "On attendait de l'Europe un peu plus de solidarité"
Face au coronavirus, les décisions ont été prises en ordre dispersé et les gouvernants ont communiqué chacun à leur manière. Le sociologue et spécialiste des sciences de la communication, Dominique Wolton, analyse cette crise dans le 23h.
"La santé ne faisait pas partie des politiques publiques européennes, par conséquent, chacun y a été à sa manière sans aucune coordination. Ensuite, il y a eu une panique mondiale, et face à cette panique mondiale chacun s'est refermé. L'Europe a fait ce qu'a fait tout le monde, sauf qu'on attendait de l'Europe un peu plus de solidarité. Après un mois où chacun a souffert, il y a eu une espèce de reprise de conscience européenne, qui fait que quand on sort de cette tragédie, il y a une capacité d'action européenne (…) Il a fallu du temps, les Européens ont beau avoir soixante ans d'expérience, en cas de crise grave, la tentation du repli sur soi est extrêmement forte", décrypte Dominique Wolton
On la critique mais on l'aime
Que dit la crise de l'Europe ? "Elle dit que c'est la plus grande histoire pacifique de l'humanité, et que même si on la déteste, on la fabrique et on attend beaucoup de choses d'elle. Par ses moyens financiers, son intelligence collective, économique sociale et scientifique, elle va être capable d'agir. On lui fait des critiques, mais on attend beaucoup d'elle. L'incompréhension entre les Européens eux-mêmes est balayée par cette espèce de confiance des peuples et des dirigeants qui fait qu'on attend beaucoup d'elle. Pour la jeunesse, il faut lui redire que depuis trois/quatre générations, on fabrique cette coopération", rappelle le sociologue.
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