Costa Concordia : coup d’envoi d’un renflouement risqué
Le renflouement d’un géant des mers de 115.000 tonnes n’a encore jamais été tenté. Le maître d’œuvre de cette opération sans précédent s’appelle Nick Loane. Présenté pourtant comme le spécialiste mondial du sauvetage des bateaux, il s’est dit ce lundi "un peu nerveux " avant de lancer la supervision. Il fait dire que les manœuvres sont très complexes et risquées.
Des bouées autour du bateau
La première opération consiste à remettre en flottaison le paquebot naufragé le 13 janvier 2012 et redressé à l'automne 2013. Trente énormes caissons ont été fixés sur les flancs de l’épave. Progressivement vidés de leur eau et remplis d’air, ils vont servir de bouées.
Le défi a commencé à marée basse et il faut attendre quatre à cinq heures avant que l’épave ne se soulève de la plateforme sous-marine.
"Lundi, vers 14 heures, l’épave devrait être relativement stable, mais tout dépend de la fiabilité de nos calculs."
Le risque, c’est que le bateau se casse ou que les chaînes soutenant la coque se rompent. 42 personnes sont à bord, pour surveiller cette première étape. En cas de problème, elles seront évacuées en urgence à la poupe ou à la proue du bateau.
Une fois la manœuvre accomplie il faudra entre cinq et sept jours avant que le Costa Concordia ne retrouve un niveau de flottaison suffisant pour être remorqué. Là encore, l’étape s’annonce délicate, mais le responsable du projet, Franco Porcellacchia, se montre optimiste :
"Comme toute première fois, il y a des incertitudes, mais nous avons pris les mesures nécessaires pour parer à toute éventualité. Nous ne voyons pas de risques insurmontables dans cette opération."
Un dernier voyage vers Gênes
Après une série de contrôles, le paquebot devrait reprendre la mer pour son dernier voyage, vers Gênes, le 21 juillet. La traversée méditerranéenne est prévue jusqu’au 25 juillet. Ce calendrier hypothétique débuté dans l’une des réserves marines les plus riches d’Europe sera suivi de près par l’association écologiste Greenpeace.
Les opérations vont aussi raviver des souvenirs douloureux parmi les familles et les proches des 32 victimes du naufrage. Un corps n’a jamais été retrouvé, celui d’un serveur indien et il pourrait apparaitre lors du renflouement.
Une seule personne est en procès pour sa responsabilité dans la catastrophe, le commandant du bateau, Francesco Schettino. D’autres membres de l’équipage ont eux, négocié des peines à l’amiable.
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