Climat de guerre urbaine dans les rues d’Athènes après une nuit de terreur
Carcasses fumantes d’édifices néo-classiques, vitrines brisées: les Athéniens découvrent ce matin avec consternation l'ampleur des dégâts infligés au centre de la ville par une nuit de violences.
L'odeur de gaz lacrymogènes flotte encore dans l'air ce matin dans les rues d’Athènes.
La police a indiqué que 150 magasins ont été pillés dans la Capitale et 48 bâtiments ont été incendiés. Une centaine de Personnes, dont 68 policiers, ont été blessées, et 130 ont été
Interpellées.
Des violences se sont également produites dans tout le pays, Dans la deuxième ville du pays Thessalonique, dans l'île de Corfou et en Crète.
"Nous sommes tous très en colère contre ces mesures mais cela n'est pas une solution ", a commenté Dimitri Hatzichristos, un fonctionnaire de 30 ans. "Nuit de terreur à l'intérieur et à l'extérieur du parlement ", titrait le quotidien conservateur Eleftheros Typos en première page.
Les violences se sont surtout produites près du Parlement grec.
L’air sur la place Syntagma était enveloppé de gaz lacrymogène et la police chargeait de jeunes gens insaisissables lançant des pierres et des cocktails Molotov. Dans le ciel s'élevaient de larges colonnes de fumée provenant des bâtiments en proie aux flammes.
Pendant ce temps, au Parlement, les députés ont voté, dans la douleur le nouveau plan d’austérité imposé par la Grèce par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.
La loi votée par les députés grecs prévoit 3,3 milliards d'économies budgétaires par le biais de nouvelles baisses des salaires et des retraites et une nouvelle vague de suppression d'emplois dans la fonction publique.
Non sans mal, 199 députés sur 300 ont approuvé le texte mais 43 élus socialistes et conservateurs n'ont pas respecté le mot d'ordre de leurs partis et ont été exclus sur le champ de leurs formations.
Lucas Papadémos dénonce les violences
Technocrate nommé en novembre à la tête d'un gouvernement soutenu par les deux principales formations du pays, Lucas Papadémos a dénoncé ces violences. "Le vandalisme, la violence
et la destruction n'ont pas leur place dans un pays démocratique et ne seront pas tolérés ", a-t-il déclaré devant le parlement.
Peu avant le vote, il a prévenu les députés qu'ils commettraient une grave erreur s'ils n'approuvaient pas ce nouveau train de mesures d'économies, qui représente à ses yeux un moindre mal par rapport aux conséquences éventuelles d'une faillite.
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