Chypre : première étape vers la réunification de l’île

Des ballons ont été lâchés pour marquer l’ouverture du passage, dans la dernière capitale divisée au monde. Fermé depuis 45 ans, ce point de passage situé dans la zone tampon, administrée par l’ONU, séparait le Nord et le Sud de la capitale.

Il y a un an tout juste, les autorités chypriotes-grecques avaient démoli le mur séparant les deux secteurs, pour le remplacer par une paroi plus légère, un assemblage de simples tôles, deux ans après la destruction du mur dans le secteur turc. La semaine dernière, des démineurs de l’ONU avaient sécurisé le no man’s land. Puis des équipes des deux municipalités de Nicosie se sont activées pour déblayer le passage d’une cinquantaine de mètres, goudronner la chaussée, installer des éclairages et sécuriser les bâtiments abandonnés depuis des décennies.

Ce matin, le passage a été officiellement rouvert, au cours d’une cérémonie qui rassemblait les maires des deux secteurs, des représentants de l’Union européenne et des diplomates.

Pourparlers pour la réunification

Cet événement, qualifié d’historique, illustre un changement de climat après quatre ans d’impasse dans le processus de paix à Chypre. L’île est divisée depuis l’invasion turque qui avait suivi en 1974 un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes. La République turque de Chypre-nord (RTCN), autoproclamée en 1983 dans le nord occupé par la minorité turque, est reconnue uniquement par Ankara.

Après des années de blocage des pourparlers, l’élection d’un nouveau président chypriote en février, le communiste Demetris Christofias, a relancé l’espoir d’une solution négociée. Le président chypriote et le dirigeant de RTCN Mehmet Ali Talat avaient annoncé qu’ils débuteraient en juin prochain des négociations en vue d’une réunification.

Gilles Halais avec agences