Brexit or not Brexit : France Info au cœur du suspense
Près de 46,5 millions d'électeurs britanniques sont appelés aux urnes ce jeudi afin de se prononcer pour ou contre le maintien de leur pays dans l'Union européenne. Le résultat du référendum est indécis. Sur quels arguments s'appuient les pro et les anti Brexit, ceux du 'Remain' et du 'Leave' ? Quels enjeux ? Quelles conséquences pour l'économie, la vie quotidienne, la politique européenne ? France Info vous emmène au cœur des choix proposés aux Britanniques.
#Brexit #LondonTour de @franceinfo : participation "moyenne" dans ce bureau de vote de Soho où le remain a la cote pic.twitter.com/c8lcthtmiK
— Jérôme Jadot (@jeromejadot) June 23, 2016
■ La campagne jusqu'au bout
Particularité au Royaume-Uni, la campagne continue même le jour du vote. Les militants sont mobilisés sur le terrain, pour du tractage, du porte à porte...
■ Une sortie du Royaume-Uni serait un choc pour l'Europe
Dominic Grieve est membre du Parlement britannique, ancien minsitre, il préside aujourd'hui la commission parlementaire sur la sécurité et le renseignement.
"Pour moi c'est Remain. Je pense que ce serait très mauvais pour notre économie de quitter l'Europe. Mais ce référendum a permis une manifestation de colère, que les politiques doivent entendre."
■ Quels changements à la frontière en cas de Brexit ?
A Douvres (Angleterre) ou Calais (France), la perspective d'un Brexit ne suscite pas la même réaction.
Dans la jungle de Calais, certains migrants s'intéressent à ce référendum outre-Manche.
L'ONG Global Justice Now tente de recréer un dialogue : " la raison pour laquelle on a tant de problèmes dans notre service public, la santé ou l'éducation, c'est à cause des coupes budgétaires et de l'austérité. En rendre les migrants responsables, c'est stupide. L'immigration est à des niveaux gérables ici, mais le problème que ce sentiment anti-immigrés s'étend à travers toute la classe politique.
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— Jérôme Jadot (@jeromejadot) June 23, 2016
■ Les électeurs se pressent pour voter
Les bureaux de vote ont ouvert à 8h et fermeront à 23h. Le Royaume-Uni pourrait devenir le premier pays à choisir de quitter l'Union Européenne après 60 ans de construction. A Londres, on est plutôt Europhile.
■ L'immigration au centre de la campagne du référendum
L'immigration a été l'argument principale de ceux qui se prononcent pour le Brexit. Antoine Giniaux s'est rendu à la sortie d'un bureau vote. Dans la banlieue de Birmingham peuplé à 95% de musulmans.
■ L'état des lieux avec l'ex-journaliste Quentin Peel
Cet ancien rédacteur en chef des pages internationales du Financial Times pose un regard de spécialiste sur la campagne et ses enjeux. "Il y a beaucoup d'inquiétude" explique-t-il, notamment dans le périmètre "des marchés financiers" .
L’économie, c’est l’un des enjeux majeurs du référendum du jour. Un Brexit serait-il un coup d’accélérateur, ou au contraire un coup de frein ? Beaucoup de grands patrons se sont positionnés pour le maintien dans l'Union européenne, mais le milieu des PME est beaucoup plus partagé. Toutefois, chez celles qui exportent, on est plutôt très europhile. Visite argumentée dans les deux camps.
■ Port Glasgow où un patron préfère l'indépendance
A Port Glasgow en Ecosse, le patron de White House Products, une PME de 22 salariés, grossiste en matériel hydraulique préfère partir, même s'il commerce beaucoup avec l'Union européenne. Un Brexit ne lui fait pas peur. "Calais va en place mettre un pont-levis et dire' non, rien de Grande-Bretagne' ? Et nous, on va dire, 'on ne veut rien de France' ?" Ce chef d'entreprise assure que le commerce continuera et même se développer.
■ Ashford, là où l'Europe n'est pas l'ennemie
Dans le Kent, à la pointe sud de l'Angleterre, une fonderie fabrique des pièces en métal pour l’industrie depuis trois générations. 80% de la production est exportée en Europe du nord. Le dirigeant de la fonderie, Tim Allen, est inquiet d'un éventuel Brexit. "Il pourrait y avoir de nouvelles taxes sur les salaires, le retour des barrières douanières, de la paperasse supplémentaire : tout ça ralentirait la circulation à travers l’Europe. C’est ce que je veux éviter pour rester compétitif."
MJ Allen, entreprise exportatrice et europhile #Brexit #LondonTour de @franceinfo @nico_teillard pic.twitter.com/HxcTTdzhl8
— Isabelle Labeyrie (@IsaLabeyrie) June 23, 2016
Les 250 salariés du groupe ne sont pas tous aussi enthousiastes. Martin, l’ingénieur qualité, est hésitant : "Je comprends le point de vue de l’entreprise mais il ne faut pas regarder que le business. Il y a aussi la question des frontières, de l’immigration, tout ce qu’on reçoit de l’europe, tout ce qu’on lui donne, il y a plein de choses à mettre dans la balance".
Au cœur de l'Angleterre, Nottingham : la 7e ville du pays, 300.000 habitants et une population en croissance, une ville universitaire et industrielle. Nottingham n'est ni anti-Europe, ni profondément européenne.
Les partisans du Brexit visent "les technocrates de Bruxelles" et Bruxelles qui gouverne depuis trop longtemps". Une étudiante, europhile, rentre de Vienne et ne veut pas d'"un visa pour voyager". Elle ajoute que "vouloir sortir de l'Europe, c'est nul" en ajoutant "l'avenir, c'est nous quand même !"
■ Brighouse : quand un retraité fait campagne pour le "Leave"
Dans le nord de l'Angleterre, un retraité montre qu'il est impatient de quitter le Vieux continent. Sur la porte de la maison d'Hadrian, un drapeau est placardé pour annoncer le "23 juin, independance day".
#Brexit #LondonTour de @franceinfo à 8h40: d'un référendum à l'autre avec Hadrian "In" en 1975 "Out" en 2016 pic.twitter.com/i2WSKTavHP
— Jérôme Jadot (@jeromejadot) June 23, 2016
Cet ancien ingénieur, 73 ans, a pris fait et cause pour le Brexit sans être un militant politique. En 1975, il avait pourtant voté en faveur de la Communauté économique européenne (CEE). Aujourd'hui, il regrette, au-delà du commerce, l'apport "de législateurs, d'un parlement" . "C'est devenu fédéral, on n'a pas besoin de gens qui nous disent ce que l'on doit faire" .
■ Brexit : en Ecosse, un référendum pourrait en cacher un autre
L'Ecosse vote ce jeudi, comme le reste du Royaume-Uni, pour ou contre le maintien dans l'Union européenne. Avec, en arrière-pensée, l'éternelle question de l'indépendance écossaise. Les leaders indépendantistes europhiles évoquent déjà un nouveau référendum d’autodétermination en cas de Brexit.
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