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Berlusconi visé par une nouvelle enquête pour évasion fiscale

Le chef du gouvernement italien ainsi que son fils aîné et une dizaine d'autres dirigeants de son groupe de télévision Mediaset sont visés par une enquête pour évasion fiscale, ouverte par le parquet de Rome. Il s'agit d'un épisode dans une affaire plus large, jugée à Milan, qui porte sur l'achat et la vente de droits de retransmission télévisée par trois chaînes du groupe Mediaset.
Article rédigé par franceinfo
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Le diable se niche dans les détails et Silvio Berlusconi doit méditer ce proverbe, en termes peut-être un peu moins châtiés. Car le lièvre qu'ont levé les magistrats de Rome se cachait parmi les milliers de pages d'un dossier beaucoup plus large, et jugé, qui plus est, non pas à Rome, mais à Milan. C'est ni plus ni moins qu'une accusation de fraude fiscale qui vient de s'abattre sur le président du Conseil italien, à l'initiative du parquet de la capitale. Son fils aîné, Piersilvio et une dizaine de dirigeants de son groupe de télévision Mediaset sont dans le même cas.

Le parquet romain s'intéresse aux bilans 2003-2004 de la chaîne de télévision RTI, basée à Rome. La chaîne appartient au groupe Mediaset qui est donc mouillé dans cette vaste affaire de malversations présumée en marge de négociations de droits de retransmissions télévisés. Et dans ce dossier, jugé à Milan, Silvio Berlusconi figure également au banc des accusés, pour fraude fiscale et détournement de fonds.

Le procureur milanais accuse Mediaset d'avoir acheté des droits télévisés à un prix surfacturé à deux sociétés écrans contrôlées par... Silvio Berlusconi. Cette mécanique financière aurait permis à Mediaset de constituer des caisses noires à l'étranger et ainsi, de minorer ses bénéfices déclarés en Italie. Bilan : 35 millions d'euros détournés et huit millions d'euros évaporés pour le fisc italien.

Le procès milanais de l'affaire est pour l'instant suspendu, car la Cour constitutionnelle doit se prononcer sur une loi adoptée en mars et taillée sur mesure pour le Cavaliere. Cette loi dite "d'empêchement légitime" permettrait à Silvio Berlusconi et à ses ministres d'éviter de comparaître en justice pendant 18 mois. Le procès Mediaset reprendra en décembre, avec ou sans le principal accusé, donc.

Mais le tout nouveau volet romain, lui, suit son cours. Le président du Conseil et son fils sont convoqués au parquet le 26 octobre. Mais les deux hommes pourraient ne pas se présenter.

Ces déboires judiciaires sont loin d'être les premiers pour Silvio Berlusconi : corruption de policiers, de juges, fraude fiscale, financement illégal de parti, depuis son entrée en politique en 1994, il a été de nombreuses fois poursuivi. Mais il n'a jamais été condamné. Il a été soit innocenté en appel ou en cassation, soit il a bénéficié de la prescription.

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