Belgique : Dodo la Saumure rend des comptes à la justice pour ses maisons closes
C'est une petite maison de briques rouges, située juste en face du commissariat de police de Tournai, avenue de Maire, à une vingtaine de kilomètres de la frontière française (photo ci-dessous). Une lanterne allumée ne laisse aucun doute sur la nature du lieu : c'est une maison de passe.
Il y a quelques semaines encore, elle était tenue par Béatrice, la compagne de "Dodo la Saumure". Aujourd'hui, le couple est en prison, mais l'établissement continue son activité, et les clients défilent.
Dans ces "bars montants", tous situés à deux pas de la frontière, les prostituées reverseraient la moitié de leurs émoluments à leur proxénète. "Dodo" aurait ainsi gagné quelque 600.000 euros l'an dernier grâce à ses petits commerces belges.
Un paradoxe : si le code pénal belge interdit la prostitution et le proxénétisme, cela fait des décennies que la justice n'engage plus de poursuites contre les travailleuses du sexe et leurs patrons. Mieux, la police judiciaire fédérale vérifie auprès de ces établissements que les prostituées sont bien à jour de leurs cotisations sociales.
Son avocat plaidera "la tolérance" pour les maisons de débauche
Alors, pourquoi "Dodo la Saumure" se retrouve-t-il pris aujourd'hui dans les filets de la justice belge, aux côtés de sept autres prévenus ? Peut-être pour avoir trop attiré l'attention sur lui, lorsqu'il a accordé des interviews à TF1 et M6.
C'est d'ailleurs "l'égalité de traitement", que plaidera son avocat au cours du procès qui s'ouvre aujourd'hui devant le tribunal de Tournai. Une première audience pour fixer le calendrier des débats : le vrai procès devrait se tenir au début de l'année 2012. Dominique Alderweireld encourt 5 à 10 ans de prison pour avoir profité de la "situation vulnérable" de plusieurs prostituées, mais aussi pour avoir été en possession ou vendu de la cocaïne.
En France aussi, "Dodo la Saumure" pourrait avoir maille à partir avec la justice, dans l'affaire dite du Carlton de Lille. Deux de ses "filles" auraient participé à des soirées tarifées avec un commissaire de police lillois, deux chefs d'entreprise ainsi que Dominique Strauss-Kahn.
Dans ce dossier, Alderweireld n'a pas encore été mis en examen, ni même entendu par les enquêteurs.
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