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BCE: Jean-Claude Trichet remplacé par Mario Draghi

Le français Jean-Claude Trichet achève aujourd'hui son mandat de huit ans à la tête de la Banque centrale européenne. Il va céder son poste à l'italien Mario Draghi, 64 ans. Alors que la situation économique pousse de nombreux économistes à demander plus de souplesse dans la gestion de l'euro, Mario Draghi apparaît comme un défenseur de l'euro fort, tout comme son prédécesseur.
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S'il est une profession à laquelle Jean-Claude Trichet va manquer, ce sont les photographes de presse. Avec ses mimiques et sa gestuelle, le président sortant de la Banque centrale européenne (BCE) faisait leurs délices lors de ses conférences de presse ou autres interventions. Il quitte aujourd'hui son poste, après huit ans à la tête de la BCE, et une fin de mandat plutôt agitée.

Connu comme le grand chevalier de l'euro fort, Jean-Claude Trichet laisse la barre à un homme qui, de l'avis de nombreux spécialistes, ne devrait pas marquer de grande rupture avec cette ligne directrice. L'Italien Mario Draghi, 64 ans, parfois surnommé “super Mario”, doit prendre la parole pour la première fois en tant que président de la BCE dans deux jours, et il est peu probable qu'il annonce une baisse du principal taux directeur de l'institution, fixé à 1,50 % en juillet. La lutte contre l'inflation est un des chevaux de bataille de Mario Draghi, comme pour Jean-Claude Trichet, et il serait surprenant qu'il débute sa présidence en relâchant les manettes du crédit.

“Super Mario” face à la crise de la dette

Une ligne que nombre d'économistes souhaiteraient pourtant voir s'infléchir. “Les nouvelles économiques appellent clairement une baisse des taux”, jure une analyste de Francfort, siège de la BCE. “Si la baisse ne vient pas en novembre, elle viendra en décembre”, prophétise un de ses confrères.

Autre gros dossier sur son bureau, la crise de la dette. L'accord conclu le 27 octobre ne suffira pas à lui seul à étaler la tempête. Le Fond d'aide européen, le FESF, a beau se trouver renforcé, de l'avis de nombreux analystes économique, il n'est tout de même pas de taille à soutenir des pays aussi importants que l'Italie. La BCE risque donc fort de se voir contrainte à intervenir encore en rachetant des titres - des obligations publiques - alors qu'elle espérait que le FESF se chargerait de cette besogne.
_ Les incertitudes persistent donc et le nouveau patron de la BCE pourrait bien opter pour le silence. Il a “tout intérêt à parler peu compte tenu de la situation actuelle”, avance un analyste de Francfort. Le silence est d'or, dit-on. Et l'or, en ce moment, est une valeur refuge.

Grégoire Lecalot, avec agences

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