Avions cloués au sol : qui va payer ?
Depuis jeudi, ce sont des centaines de millions qui s'évaporent des bilans des compagnies aériennes et du secteur du tourisme (lire notre article). Air France a lancé le chiffre d'un manque à gagner quotidien de 150 millions d'euros pour les compagnies aériennes dans leur ensemble. Le président du Syndicat national des agences de voyage, qui affirme représenter la moitié des entreprises françaises du secteur, craint que les sommes perdues “portent sur plusieurs dizaines de milliers voire plusieurs centaines de milliers d'euros”.
Une facture que personne n'a envie de voir arriver dans sa boite aux lettres. Dès hier, l'Union européenne s'est empressée de promettre généreusement qu'elle autoriserait les Etats à débloquer des aides directes aux entreprises du secteur.
Une vision des choses qui semble prendre les gouvernements à contre-pied. Ce matin sur France Info, le ministre français du Budget, François Baroin, explique le contraire, à savoir que “la ligne est celle d'une décision européenne (...) Il serait curieux qu'un seul pays explique qu'il va aider, alors que d'autres pays trouveront d'autres mesures”.
Mais au sein même du gouvernement, tout le monde ne semble pas sur la même longueur d'onde. Le secrétaire d'Etat au Tourisme, Hervé Novelli, a promis que “les pouvoirs publics joueront leur rôle”. Et pour préciser ce qu'il entendait à travers cette grande déclaration, il explique qu'“on verra dans quelles conditions, sur des points très précis, des soutiens, des garanties ou autres pouvant accompagner les trésoreries défaillantes de petites entreprises qui n'auront pas résisté”. Des aides pour les petits, donc, qui risquent de faire grincer les dents des grands.
Une réunion doit avoir lieu cet après-midi, avec les ministres Christine Lagarde et Hervé Novelli, et des représentants des compagnies aériennes et des tour-opérateurs. Il n'est pas certain qu'une solution puisse sortir de cette première rencontre, mais déjà, certains suggèrent des pistes. Le gouvernement pourrait ainsi intervenir via Oseo, la banque publique de financement des PME, pour consentir des prêts, des aides ou des reports de paiement de charges.
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