L'ancien comptable d'Auschwitz est "désolé"
Oskar Gröning est jugé pour complicité dans le meurtre de 300 000 juifs. Sa défense a plaidé l'acquittement.
Devant ses juges, il a pris la parole d'une voix tremblante. L'ancien comptable d'Auschwitz, Oskar Gröning, s'est à nouveau dit "désolé", mardi 14 juillet, à la veille du verdict. Le vieil homme de 94 ans est jugé pour complicité dans le meurtre de 300 000 juifs. Son procès pourrait être le dernier d'un ancien nazi en Allemagne. Ses avocats ont plaidé l'acquittement, au terme de près de trois mois d'audience à Lunebourg, dans le nord de l'Allemagne.
"Auschwitz est un endroit auquel personne n'aurait dû participer", a déclaré l'accusé. "J'en suis conscient. Je regrette sincèrement de ne pas l'avoir réalisé plus tôt et de manière plus conséquente. Je suis profondément désolé", a affirmé l'ancien SS, qui avait assumé, dès l'ouverture de son procès, une "faute morale" et demandé "pardon".
Trois ans et demi de prison requis
Sa défense a insisté sur les tâches administratives du jeune homme alors âgé de 23 ans, chargé de trier les devises prélevées sur les déportés et de les envoyer à l'administration centrale. "Le rôle de M. Gröning à Auschwitz était minime", a souligné Me Susanne Frangenberg. Pour son autre conseil, Me Hans Holtermann, l'accusé n'a nullement "favorisé l'Holocauste, du moins pas d'une manière pertinente sur le plan pénal", puisque ses fonctions le tenaient à l'écart de la fonction d'extermination du camp.
Le parquet avait requis, mardi dernier, trois ans et demi de prison contre l'ex-soldat nazi. Le procureur était resté dans le bas de la fourchette de 3 à 15 ans de prison encourus par Gröning pour son rôle supposé, au printemps 1944, dans l'envoi dans les chambres à gaz d'au moins 300 000 juifs hongrois dès leur arrivée. L'ancien SS a reconnu avoir assumé trois tours de garde sur la rampe d'arrivée d'Auschwitz-Birkenau : pour l'accusation, il "cachait" les bagages des précédents convois pour éviter tout mouvement de panique parmi les déportés. Mais pour Me Holtermann, "sa pure présence" n'a en rien "contribué à envoyer des gens dans les chambres à gaz".
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