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De la Tunisie à l'Allemagne, le parcours d'Anis Amri, l'auteur présumé de l'attentat de Berlin

Le principal suspect de l'attaque au camion-bélier sur un marché de Noël à Berlin a été abattu dans la nuit de jeudi à vendredi 23 décembre. 

Article rédigé par franceinfo - Axel Roux
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La dépouille d'Anis Amri gît à proximité de la gare routière de Milan où il a été abattu par deux policiers italiens. (DANIELE BENNATI / DPA)

Pour le ministère de l'Intérieur allemand, c'est un "soulagement". Le principal suspect de l'attaque au camion-bélier sur un marché de Noël à Berlin, Anis Amri, a été abattu dans la nuit de jeudi à vendredi 23 décembre, a annoncé le ministre de l'Intérieur italien.

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Très mobile, ce Tunisien de 24 ans s'était installé en Allemagne en juillet 2015, après avoir séjourné quatre ans en Italie. Par ailleurs, selon les informations de France 2, Anis Amri serait passé par la France avant de mourir. 

Il fuit la Tunisie pour l'Italie en 2011

Originaire d'une petite ville près de Kairouan, au nord de la Tunisie, Anis Amri traverse la Méditerranée en février 2011, à tout juste 18 ans. Trois mois après le début du printemps arabe tunisien, le jeune homme fuit déjà la justice. Accusé d'un vol de camion, il veut refaire sa vie en Europe, explique Le Parisien.

Débarqué sur l'île de Lampedusa, Anis Amri ment sur son âge aux autorités pour obtenir un meilleur traitement. Se faisant passer pour un mineur, il est placé dans un centre d'accueil pour mineur isolé à Belpasso, près de Catane.

Très vite, il est repéré pour son caractère violent. Fin 2011, il est condamné à la prison pour avoir incendié le centre d'accueil où il résidait. Il est remis en liberté en mai 2015, indique Libération.

Il rejoint l'Allemagne en 2015

Anis Amri rejoint l'Allemagne en juillet 2015. Au même moment, des centaines de milliers de migrants fuient le conflit syrien par la route des Balkans. Profitant de la situation, il s'enregistre dans plusieurs villes allemandes, mais ne dépose qu'une seule demande d'asile à Berlin en avril 2016. Prétendant être un réfugié égyptien, son dossier est refusé par les autorités allemandes qui ne le considèrent pas crédible.

Malgré une procédure d'expulsion enclenchée, Anis Amri continue de circuler librement outre-Rhin. Car la Tunisie refuse de le reconnaître comme l'un de ses ressortissants, ce qui freine la procédure de reconduite à la frontière. En parallèle, l'homme s'enracine dans la mouvance jihadiste allemande.

Il fréquente les cercles islamistes radicaux et est en contact avec le prédicateur Ahmad Abdulaziz Abdullah A., plus connu sous le nom d'"Abou Walaa". Accusé d'être l'un des principaux recruteurs de l'Etat islamique en Allemagne, ce dernier a été incarcéré en novembre dernier. 

Il est abattu à Milan quatre jours après avoir tué 12 personnes

Sa course-poursuite s'achève, vendredi 23 décembre, quatre jours après l'attaque au camion-bélier revendiquée par l'Etat islamique. Contrôlé par la police italienne dans une gare routière de la banlieue de Milan dans la nuit de jeudi à vendredi, Anis Amri a été abattu après avoir dégainé une arme et tiré sur un policier. Le pronostic vital du policier n'est pas engagé. 

Sur son corps, les policiers auraient retrouvé un billet de train Chambéry-Turin-Milan, selon des informations de France 2. Visé par un mandat d'arrêt européen, Anis Amri aurait ainsi transité par la France avant de mourir sous les balles des policiers italiens. Reste aux enquêteurs à déterminer clairement l'itinéraire qu'il a emprunté pendant ses quatre jours de cavale.

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