Gordon Brown, Silvio Berlusconi, José Luis Zapatero ou encore Nicolas Sarkozy n'ont pas réussi à accomplir ce qu'Angela Merkel a fait dimanche soir : être réélus après la crise financière et monétaire qui a secoué l'Union européenne. Non seulement, la chancelière sortante est assurée de conserver son poste, mais elle sort en plus fortement renforcée de ce scrutin avec un score un hausse de neuf points par rapport à la dernière élection de 2009.Ce triomphe électoral lui permet ainsi d'avoir les coudées franches pour défendre les positions allemandes dans la gestion de la crise de l'euro. Elle devra, sur ce dossier, faire face au mouvement Alternative für Deutschland (AFD) qui, quelques mois après sa création, a atteint 4,9% des suffrages. Insuffisant pour entrer au Parlement mais révélateur de l'hostilité de nombreux Allemands vis-à-vis des multiples plans de sauvetages des pays européens en crise, financés en partie par l'Allemagne. Durant la campagne, l'AFD a prôné un abandon organisé de l'euro et un retour aux monnaies nationales.Une élection en forme de plébiscite Sur le plan intérieur, qu'elle soit en mesure de gouvernerseule ou pas, Angela Merkel est entrée dans l'histoire. Elle a offert à sonparti, la CDU/CSU, son score le plus important depuis la réunification et elle rejointKonrad Adenauer et Helmut Kohl, les seuls dans l'histoire de l'après-guerre àavoir remporté trois mandats.Ce vote de dimanche, qui ressemble à un plébiscite, vientcouronner une campagne électorale réussie durant laquelle Angela Merkel auraessentiellement défendu son bilan et mis en avant sa personnalité. Les Allemandsont ainsi apprécié sa gestion de la crise de l'euro. La chancelière a insisté sur la réussite économique de l'Allemagne. Elle a ainsi vanté la bonnetenue des finances publiques et la baisse du chômage.Voir notre article ►►► Angela Merkel dans son fief pour son dernier meeting de campagneNombreux défis à releverLa situation n'est toutefois pas aussi rose que le disentles indicateurs et les défis à relever ne manquent pas ces quatre prochainesannées. Le pays compte sept millions de "minijobbers" qui occupentdes emplois précaires et mal payés. Il n'y a toujours pas de salaire minimum.Par ailleurs, la situation sociale dégradée menace des millions de retraités.Par ailleurs, le pays souffre également d'une natalitéfaible, l'une des moins importantes du monde avec 1,36 enfant par femme. Unevéritable bombe à retardement pour le pays. Pour retrouver l'ensemble de notre dossier consacré aumodèle allemand ►►► Unejournée en Allemagne