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Vidéo "Avant, j'étais néonazi" : cet ancien militant d'un groupuscule d'extrême droite fait désormais de la prévention dans les écoles allemandes

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Complément d'enquête. "Avant, j'étais néo-nazi" : cet ancien militant dans un groupuscule d'extrême droite fait de la prévention dans les écoles allemandes
Article rédigé par France 2
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En Allemagne, où des néonazis hurlent en pleine rue leur haine des immigrés, "Complément d'enquête" a donné la parole à des "aussteiger" (repentis). Christophe est l'un d'eux. Dans cet extrait, l'ex-nazi qui fait aujourd'hui de la prévention dans les écoles revient sur une prise de conscience.

En Allemagne, où des néonazis hurlent en pleine rue leur haine des immigrés comme à Chemnitz, "Complément d'enquête" a donné la parole à ceux qui ont réussi à sortir de la nostalgie du IIIe Reich. On les appelle des "aussteiger" (repentis). La Saxe est "l'une des régions les plus actives de toute l'Allemagne", explique l'un d'eux dans cet extrait. "Rien qu'à Bautzen, il y a au moins une vingtaine de groupuscules d'extrême droite différents."

Christophe faisait partie de l'un de ces groupuscules. Recruteur, il vantait les soi-disant sens de l'ordre et de l'honneur chers aux néo-nazis. Jusqu'à ce qu'il découvre le vrai visage de ses camarades. C'était en 2012.

Ce jour-là, les militants discutent de ce qu'ils feront à leurs ennemis (politiques, mais aussi professeurs, travailleurs sociaux, juges…) le jour où ils arriveront au pouvoir : "On va tous les tuer. Ils mourront tous, dès le premier jour."

"Ils réfléchissaient à comment ils allaient les tuer, se souvient Christophe. Les pendre, les battre à mort, leur tirer dessus… On était huit dans la pièce, j'étais le seul à dire 'Mais non, bande d'idiots ! Moi, je ne veux tuer personne'."

La dénazification, un long travail sur l'idéologie 

Il y a six ans, le jeune homme a réussi à prendre ses distances. C'est un travailleur social, Michael Ankele, qui l'a aidé à se "dénazifier". Déconstruire cette idéologie réclame un long travail, explique ce dernier : "Ce sont des fanatiques. Chez eux, l'idéologie est incroyablement profondément ancrée. Quand ces types sortent du milieu, tout s'effondre." En dix-sept ans, sur la centaine de néo-nazis qui ont pris contact avec lui, seuls six en sont réellement sortis.

Aujourd'hui, Christophe l'ex-nazi fait de la prévention dans les écoles. Michael approuve cette méthode : "Ça surprend, mais ça suscite le respect. Un type qui est sorti de ce milieu, qui se plante devant les élèves et qui dit : 'Avant, j'étais néo-nazi'… ça, ça en impose."

Extrait de "Allemagne : la marche des nazis", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 18 octobre 2018.

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