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Allemagne : transports en commun vétustes, ponts impraticables,... Les infrastructures publiques à bout de souffle

Les élections législatives fédérales se déroulent dimanche en Allemagne. Le prochain gouvernement aura pour défi de rénover des infrastructures publiques en proie au délabrement, tout en conservant l'équilibre budgétaire.

Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le S-Bahn, l'équivalent du RER à Berlin, souffre du délabrement de ses installations et de ses équipements.  (WOLFRAM STEINBERG / DPA)

En Allemagne, les élections législatives fédérales se déroulent dimanche 24 septembre. Un des enjeux du nouveau gouvernement sera de réussir à rénover les infrastructures du pays, dans un état de délabrement parfois très avancé, tout en conservant un équilibre budgétaire.

Malgré les plus de 250 milliards d'euros d'excédent commercial, le pays paye aujourd'hui le prix de sa rigueur budgétaire. La S-Bahn rouge et jaune (le RER berlinois) transporte chaque soir de plus en plus de voyageurs. Pourtant, il est au bout du rouleau d'après Matthias Tang, un des porte-paroles du Sénat de Berlin"Le problème, c’est que nous n’avons pas assez de wagons et, pour faire face, nous faisons en sorte de faire durer les vieux wagons encore quelques années."

Près de la moitié des routes et des ponts à refaire

Les passagers de la S-Bahn ne sont pas les seuls à souffrir. Les automobilistes ne sont pas mieux lotis. Près de 20 % des autoroutes, 41 % des nationales et 46 % des ponts sont à refaire. 

Il y a un pont important, sur lequel passent 180 véhicules par jour, qui doit être entièrement reconstruit

Matthias Tang, porte-parole du Sénat de Berlin

à franceinfo

Marcel Fratzscher, président de l’institut Deutsches institut für wirtschaftsforschung (DIW), dénonce cet état inquiétant : "De nombreux ponts sont en piteux état et ne sont plus praticables pour les voitures. On voit ça aussi dans le domaine du numérique où le débit internet est trop lent et c’est un problème pour les entreprises. De nombreux parents se plaignent aussi que les écoles de leurs enfants se délabrent", énumère-t-il. 

Fédéralisme et rigueur budgétaire en cause

Selon Marcel Fratzscher, le fédéralisme est une des causes du non renouvellement des infrastructures mais la rigueur budgétaire est aussi un facteur explicatif. "Le fédéralisme allemand implique que la moitié des investissements publics viennent des communes mais un tiers d’entre elles n’ont plus un centime à dépenser, alors où rogne-t-on d’abord ? Sur les investissements car on ne peut pas couper dans le social. La rigueur budgétaire a aussi joué un rôle mais, en temps de crise, il aurait fallu faire preuve de flexibilité."

L’Allemagne s’est effectivement serrée la ceinture et elle n'a pas assez dépensé. Le défi du prochain gouvernement sera donc de rénover le pays, surtout à l’Ouest. Un objectif qui aura des conséquences positives pour tout le monde d'après Daniela Schwarzer, politologue. "Il faut que la politique économique de l'Allemagne change, avec d'avantage d'investissements dans le pays. Cela aura un effet positif, notamment pour la zone euro", affirme-t-elle. Reste à voir qui tiendra les cordons de la bourse à Berlin au lendemain du vote. On saura alors si de nouveaux marchés s'ouvrent, par exemple pour les entreprises françaises.

A Berlin, le reportage de Lise Jolly

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