Le fax, ancêtre de l'e-mail encore très utilisé en Allemagne, vit ses derniers "bips" au Bundestag

Le télécopieur est toujours très répandu en Allemagne, y compris au Bundestag. Le Parlement allemand veut définitivement débrancher l'objet phare des années 1980 et 1990 d'ici fin juin.
Article rédigé par Louis Mondot
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Un téléfax. Image d'illustration. (CHRIS WINDSOR / DIGITAL VISION)

L'Allemagne, première économie européenne, s'apprête à débrancher ses... télécopieurs. Du moins au sein de son Bundestag. Des élus de la chambre basse du Parlement ont acté dans une résolution la fin du fax le 30 juin au plus tard, selon la presse locale. La Commission du budget du Bundestag souhaite ainsi faire des économies de papier et s'attaquer à la bureaucratie.

Le téléfax, plus simplement appelé fax, a connu ses heures de gloires dans les années 1980 et 1990, avant d'être détrôné par l'e-mail. Mais il est toujours couramment utilisé dans ce pays, ne serait-ce que pour contacter certaines administrations publiques. Pour preuve, un numéro de fax est affiché sur le site officiel du Bundestag, contrairement à celui de l'Assemblée nationale française.

En Allemagne, près de quatre entreprises sur cinq utilisaient encore le fax en 2023, estime l'association numérique Bitkom. Mais c'est le secteur public qui est visé en priorité par cette opération débranchement. "Au sein de (l'administration) de la ville de Francfort, nous estimons que sur les 2 500 télécopieurs d'origine, il y en a aujourd'hui environ 700", explique, dans la presse locale, Eileen O'Sullivan, conseillère municipale au Numérique.

Faux sentiment de sécurité

Pourquoi le fax fait-il de la résistance ? En partie en raison d'un sentiment de sécurité. "Bien que les e-mails puissent être chiffrés, certaines organisations, comme les autorités, considèrent encore le fax comme un moyen sécurisé pour transmettre des documents confidentiels, puisque la transmission des données est faite directement d'un appareil à l'autre", analyse un représentant de Bitkom. Une idée répandue, mais fausse, comme l'ont montré plusieurs chercheurs en cybersécurité.

D'autres régions semblent en tout cas emboîter le pas du Parlement allemand, comme le Land de Bavière, au sud du pays. "Notre Bavière est à la pointe de la technologie. Donc nous devons montrer la voie au niveau national et être le premier État fédéral à débrancher le fax dans l'administration", a lancé le ministre bavarois du Numérique au quotidien Augsberger Allgemeine. Même s'il reconnaît, toutefois, un "attachement particulier pour le fax".

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