Allemagne : un infirmier soupçonné d'au moins 84 meurtres
Nils Högel est déjà condamné pour avoir tué deux patients.
"Le pire serial killer d'Allemagne" titre le journal germanophone Bild. Un infirmier allemand, Nils Högel, déjà condamné pour avoir tué deux patients, est désormais soupçonné d'avoir commis au moins 84 meurtres en Allemagne entre 2000 à 2005, ont annoncé les enquêteurs, lundi 28 août.
En juin 2016, les enquêteurs avaient formellement établi la responsabilité du soignant dans 33 décès, des patients hospitalisés dans plusieurs établissements de soins où il travaillait. Niels Högel leur administrait des surdoses médicamenteuses, souvent lorsqu'ils étaient en réanimation.
"La commission d'enquête spéciale a établi 84 meurtres en l'état actuel de l'enquête", a indiqué devant la presse le chef de la police d'Oldenbourg (nord), Johann Kühme. "Ce nombre est exceptionnel, unique dans l'histoire de la République fédérale" d'Allemagne, a indiqué le chef de la commission d'enquête Arne Schmidt. Mais de l'aveu même des enquêteurs, la liste complète de ses victimes pourrait ne jamais être établie avec certitude.
Qui sait combien de crimes pourront encore être identifiés ?
Thomas Sander, procureur à Oldenburg
"Le suspect ne peut pas se souvenir de chaque cas. Mais dans plus de trente cas, il se souvenait concrètement des patients et de ses agissements ", a expliqué la cheffe du parquet Daniela Schiereck-Bohlemann.
"L'ennui" comme mobile
L'affaire avait éclaté en 2005, lorsque l'infirmier a été surpris par une collègue en train de faire une piqûre non prescrite à un patient dans la clinique de Delmenhorst. Un geste qui lui avait valu, en 2008, sa première condamnation pour tentative de meurtre. Niels Högel a été condamné le 26 février 2015 à la perpétuité pour avoir tué deux patients, et purgeait déjà une peine de sept ans et demi de prison pour sa tentative de meurtre.
Mais entretemps, l'homme avait confessé auprès d'un psychiatre une cinquantaine d'homicides, entraînant l'ouverture de nouvelles investigations en janvier 2014. Fin 2014, il avait alors évoqué une soixantaine de tentatives, poussant la justice à engager une vaste série d'analyses.
Pendant son procès à Oldenbourg, il avait présenté ses excuses aux proches des victimes. Les injections par piqûre qu'il pratiquait servaient à amener les patients au seuil de la mort, afin de démontrer sa capacité à les ramener à la vie, avait-il expliqué, invoquant comme autre mobile "l'ennui".
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