Allemagne : Merkel prête à négocier avec ses adversaires
Les suites de la campagne électorale allemande prennent de troublants airs de parade nuptiale. Pas à pas, le SPD et la chancelière victorieuse - mais pas assez pour gouverner seule - passent des coups de becs aux oeillades.
La chancelière a même été plus loin, avec des roucoulades sans équivoque lors de sa conférence de presse à la mi-journée : "Nous sommes naturellement ouverts à des discussions et j'ai déjà eu un contact initial avec le président du SPD, qui a dit que le SPD devait d'abord réunir ses dirigeants vendredi ", a-t-elle révélé. L'intéressé, Sigmar Gabriel, confirme : "Il y a une recherche sur la formation possible d'un gouvernement ". Mais il s'empresse aussitôt d'ajouter que le résultat est "ouvert ". L'épée de Damoclès d'un échec des dicussions lui permet de conserver les enchères ouvertes.
Merkel, "veuve noire" de la politique allemande
Car le SPD entend obtenir des gages pour éviter d'être à nouveau sanctionné par les électeurs. Sa dernière coalition avec Angela Merkel lui avait en effet coûté cher dans les urnes, alors que la chancelière en avait au contraire pleinement profité. Le dernier partenaire gouvernemental d'Angela Merkel, les libéraux du FDP, peut d'ailleurs raconter une histoire très semblable, lui qui vient de se faire expulser du Bundestag. Ce côté "veuve noire" fait beaucoup réfléchir au SPD, où les avis sont partagés sur l'opportunité d'une coalition. Pour éviter de se refaire croquer, ils souhaitent donc imposer une partie de leur programme : création d'un salaire minimum ou plus forte taxation des hauts revenus. Mais leur score de 25,7% ne leur permettra peut-être pas d'être aussi exigeants.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.