Cet article date de plus de dix ans.
Alain Lamassoure, le spécialiste des gros sous
Certains noms ne vous seront pas inconnus, d’autres n’éveilleront sans doute rien en vous. Ils ne sont pas tous français, après tout ce Parlement est européen ! Une rapide fiche signalétique, un court portrait pas toujours totalement objectif et surtout trois questions :
1. Avez-vous l’impression d’être écouté, influent ?
2. Quelle est votre plus belle réussite ?
3. Votre plus beau flop ?
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Alain
LAMASSOURE
Né le 10 février 1944, Pau
Union pour un Mouvement Populaire
Groupe du Parti Populaire Européen
Député européen de 1989 à 1993 puis depuis 1999.
http://www.alainlamassoure.eu/
En voilà un qui connait la musique. Et tous les côtés de la barrière. Ministre délégué aux affaires européennes sous Balladur, puis au budget sous Juppé, il a successivement défendu les grandes idées européennes puis estimé que cela coûtait fort cher, donc…trop cher. Rompu à toutes les négociations et désormais président de la commission du budget, il s’est retrouvé au cœur des discussions, je devrais dire de la vraie bataille de chiffonniers qui a opposé les Etats membres et le Parlement européen. Et là, celui dont le boulot ministériel consistait à resserrer tous les cordons de toutes les bourses s’est retrouvé à plaider pour plus d’argent, pour plus d’Europe. Car Alain Lamassoure en est persuadé, l’Europe, quand on s’y met vraiment, c’est une vraie valeur ajoutée. Alors puisque les Etats n’ont plus d’argent et surtout pas de volonté, l’homme imagine des ressources propres à l’Union. Il n’ose pas parler d’impôt européen car c’est un vrai politique, mais il le pense certainement. D’ailleurs Alain Lamassoure ne manque pas d’idée. C’est lui qui avait soufflé à Nicolas Sarkozy l’idée du mini traité européen. L’idée et les termes de ce traité finalement signé à Lisbonne. Il n’est pas certain qu’il en ait été vraiment récompensé. Preuve en est son déménagement du Sud-ouest vers la liste Ile de France lors des prochaines élections. Il fallait recaser une ancienne ministre…
1 Pensez-vous avoir joué un rôle important lors de cette mandature ? Avoir été écouté ?
J'ai été écouté sur la politique budgétaire de l'Union. Il fallait essayer de combiner la rigueur obligée pour un budget financé par des budgets nationaux eux-mêmes très contraints, et le financement des politiques d'avenir. Tous les budgets annuels qui reflétaient cette double exigence ont été adoptés avec une majorité proche des trois quarts.
2 Votre plus belle réussite, fierté, gros coup ?
Le lancement d'un processus pour réformer le système de financement du budget européen sur la base de nouvelles ressources propres. A l'origine, la Commission était dubitative et aucun gouvernement n'en voulait. Finalement, la Commission a mis sur la table de vraies propositions concrètes, et tous les gouvernements ont accepté le principe, la procédure et le calendrier proposés par le Parlement. Tout restera à faire par nos successeurs, mais la démarche est lancée.
3 Votre plus beau loupé, flop ?
La mise au frigidaire du beau projet de création d'un Institut européen de la Paix. C'est une initiative que nous avons introduite, ma collègue Franziska Brantner (Verts, De) et moi comme projet pilote en 2012. Le ministre suédois Carl Bildt portait la même idée du côté du Conseil, et l'on attendait beaucoup de la période de présidence irlandaise. L'opposition des bureaucrates du service d'action extérieure a gelé un projet qui était pourtant massivement soutenu par les acteurs de terrain. Il faudra le reprendre.
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