Affaire "Rubygate" : Silvio Berlusconi sera jugé début avril
Les "soirées bunga bunga". L'expression, devenue célèbre en Italie pour désigner les parties fines organisées dans la villa de Berlusconi, sera-t-elle fatale au Cavaliere ? Le Premier ministre va en tout cas devoir s'expliquer devant la justice.
_ Une juge du parquet de Milan vient en effet de mettre le Premier ministre en examen pour de présumées relations sexuelles tarifées
avec une jeune danseuse marocaine, Karima el Mahroug, dans le cadre d'une de ces soirées privées. La jeune femme, surnommée "Ruby", n'avait pas 18 ans au moment des faits, l'âge légal minimum de la
prostitution en Italie.
Le parquet accuse aussi Silvio Berlusconi d'avoir tenté d'étouffer le scandale. Il aurait exercé des pressions sur des policiers milanais afin qu'ils relâchent Ruby, arrêtée pour vol.
La première audience du procès est prévue dès le 6 avril prochain. La juge a en effet utilisé une procédure accélérée, prévue par le code pénal italien en cas d'"évidence de la preuve".
"Des dîners normaux et sages"
"Nous ne nous attendions pas à autre chose", ont réagi les avocats du
Cavaliere. Tant Silvio Berlusconi que Ruby ont admis avoir passé des soirées ensemble, mais il s'agissait selon le chef de gouvernement de dîners "tout à fait normaux et sages".
Voilà des semaines que le "Rubygate" agite l'Italie. Ce week-end, des centaines de milliers de femmes ont manifesté à travers tout le pays avec un slogan : "L'Italie n'est pas un bordel" (LIRE NOTRE ARTICLE).
Berlusconi passible de douze ans de prison
Le "Rubygate" est le troisième scandale sexuel qui implique le milliardaire de 74 ans, après les affaires Noemi (mai 2009), une mineure dont la fréquentation avait
abouti à une demande de divorce de sa femme, et D'Addario (juin 2009), une
prostituée qui avait raconté une nuit torride avec le Cavaliere.
_ Mais il s'agit de l'affaire la plus grave car il est passible de trois ans
de prison pour recours à la prostitution et de douze ans de réclusion pour abus
de fonction.
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