Abeilles : un rapport européen met en cause des pesticides
"L'EFSA a rendu mercredi des conclusions inquiétantes sur l'impact de trois types de produits sur le nectar et le pollen", selon le commissaire européen en charge de la Santé et des Consommateurs.
Une lettre va être adressée "cette semaine" aux groupes Bayer et Syngenta, qui produisent les pesticides comportant les produits incriminés, notamment le Cruiser OSR, pour leur demander de réagir à ce rapport avant le 25 janvier.
La Fédération française des apiculteurs devrait être ravie d'une telle décision car elle va dans son sens. Elle affirmait que "depuis près de vingt ans les apiculteurs subissent des pertes anormales dans leurs cheptels apiaires avec pour conséquences des détresses morales et de sérieuses difficultés économiques".
Des Etats membres ont déjà pris des mesures au plan national. La France a ainsi retiré le 29 juillet 2012 l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser OSR utilisé en traitement de semence pour le colza. Reste son usage pour le maïs qui, bien que contesté, n'a pas été, à ce stade, définitivement banni.
L'Italie et l'Allemagne interdisent l'usage des pesticides incriminés seulement pour le maïs, les Pays-Bas pour traiter les plantes qui attirent les abeilles, et la Slovénie pour toutes les plantes.
L'idée de la Commission européenne est d'arrêter une ligne de conduite au niveau de l'UE et d'aller si nécessaire vers une interdiction des produits incriminés.
Au fil des ans, les études scientifiques ont permis d'établir que les pesticides dits "systémiques" ou "néonicotinoïdes" ont bien un impact létal sur les abeilles, qu'ils désorientent, au point que certaines ne savent plus revenir à leurs ruches. Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement a publié une étude inquiétante sur la mortalité dans les élevages d'abeilles.
Les apiculteurs ont déjà obtenu le retrait du Régent et du Gaucho (Bayer). Les fabricants insistent de leur côté sur l'impact économique de la suppression de leurs pesticides.
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