Europe, Etats-Unis, Afrique : quels soutiens pour la France au Mali ?
Les pays européens, qui
jusqu'à présent apportent une aide logistique aux troupes françaises engagées
au Mali, pourraient mettre à disposition des soldats. C'est ce qu'a affirmé
Laurent Fabius à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires Etrangères.
Il est "possible que des pays européens décident non seulement
d'apporter de la logistique, mais aussi de mettre à disposition des soldats. Mais
nous ne pouvons les forcer à le faire ", a-t-il déclaré. "Un
certain nombre de pays (...) n'ont pas exclu un soutien militaire ",
ajoute Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne.
Pour l'heure, les pays
européens n'ont annoncé qu'un soutien logistique : le Royaume-Uni, l'Allemagne,
la Belgique et le Danemark vont mettre à disposition des moyens de transport
aériens. L'Italie se dit elle aussi prête à apporter des moyens logistiques.
Par ailleurs les 27 membres de l'UE ont approuvé la mise en place de la mission
EUTM dont l'objectif est de remettre sur pied l'armée malienne, et qui devrait être
opérationnelle "au plus tard à la mi-février ". Quelque 450 européens,
dont 200 instructeurs, seront déployés au Mali pour aider l'armée malienne. L'Espagne,
la Pologne, l'Allemagne et la Belgique ont d'ores et déjà fait savoir qu'elles
prendraient part à la mission.
Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé jeudi soir qu'ils acceptaient de mettre à disposition de la France des avions de transport, notamment pour transporter du matériel militaire. Une autre requête est toujours en cours d'examen pour une aide américaine au ravitaillement en vol. Les services américains devraient aussi apporter leur soutien en matière de renseignement.
Des soldats nigérians
et togolais en route
Côté africain, la Mission
internationale de soutien au Mali (Misma) créée par la Cédéao (Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) commence à envoyer ses premiers
contingents. Ce jeudi après-midi, quelque 190 soldats nigérians, sur les 900
prévus à terme, sont arrivés au Mali pour prendre part aux combats. Environ 80 soldats
du Togo ont également quitté Lomé en direction de Bamako. Au total, le Togo
doit envoyer un bataillon d'infanterie, soit 540 hommes, avant la fin de la
semaine.
Le Tchad, qui ne fait pas
partie de la Cédéao, s'est toutefois lui aussi investi au sein de la Misma,
promettant un contingent de 2.000 hommes, dont 200 ont quitté le Tchad mercredi
soir. Le Niger enverra lui aussi un bataillon de 500 hommes, pour le moment
cantonné près de la frontière. Le Sénégal et le Benin doivent dépêcher sur
place respectivement 500 et 300 hommes. Les 500 soldats du Burkina Faso doivent
se positionner dans la région malienne de Markala "mais ce site est
susceptible de changement " selon une source proche de l'Etat-major. L'état-major
burkinabè a toutefois démenti.
Près de 5.500 soldats à
terme
Enfin, la Guinée et le
Ghana doivent envoyer respectivement 125 et 120 hommes. Au final, la Misma
représentera donc 3.000 hommes, dont 2.000 sont attendus avant le 26 janvier à
Bamako. Ils viendront s'ajouter aux forces françaises déjà sur le terrain, qui contiennent
actuellement 1.400 hommes, et devrait atteindre 2.500 soldats rapidement.
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