Etudiant supplicié au Caire : les relations diplomatiques italo-égyptiennes se glacent
Les relations s’enveniment entre l’Italie et l’Egypte. En témoigne le rappel par Rome de son ambassadeur en Egypte, Maurizio Masseri, qui a quitté le pays dimanche.
L’Italie proteste ainsi contre le manque d’avancées sur le dossier Giulio Regeni, ce chercheur italien de 28 ans torturé à mort au Caire. Il aurait pu être torturé par les services de sécurité égyptiens, dont les méthodes sont régulièrement dénoncées. (532 "disparitions forcées" ont ainsi été recensées en huit mois par le quotidien italien Corriere della Serra. )
"C’est tout le mal du monde que j’ai vu sur le visage de mon fils"
— La mère de Giulio Regeni
Giulio Regeni disparait le 25 janvier dernier en plein cœur du Caire. Son corps est retrouvé 9 jours plus tard en bordure d’une route périphérique, atrocement mutilé. Coups répétés, brûlures, électrochocs. "C’est tout le mal du monde que j’ai vu sur le visage de mon fils ", a réagi la mère du jeune Italien.
Giulio, 28 ans, menait au Caire des recherches sur les mouvements ouvriers en Egypte. Inscrit en doctorat à l’Université de Cambridge, il rédigeait également des articles sous pseudonyme pour un quotidien italien.
Les autorités égyptiennes coopèrent peu avec Rome
Le rappel de l’ambassadeur italien fait suite à une série d'accrocs dans la coopération entre l'Italie et l'Egypte. Par exemple, la visite infructueuse d’enquêteurs égyptiens à Rome la semaine dernière, ou encore le refus par la justice égyptienne de livrer des relevés téléphoniques qui permettraient de retracer les dernières heures de vie du jeune homme. Rome envisage même de placer désormais l’Egypte sur la liste des pays déconseillés aux ressortissants italiens. L'Italie est le deuxième partenaire commercial du Caire.
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