La NSA dément qu'Obama ait été informé d'un espionnage d'Angela Merkel
Selon de nouvelles informations publiées dans la presse allemande, Barack Obama a été informé dès 2010 du programme de la NSA visant la chancelière.
Angela Merkel peut être en colère. Selon de nouvelles informations de l'hebdomadaire allemand Spiegel (en allemand), samedi 26 octobre, le téléphone portable de la chancelière allemande aurait été mis sur écoute par les services secrets américains dès 2002, trois ans avant qu'elle ne devienne chancelière.
La version d'Obama remise en cause
Cette information ne dédouane pas Barack Obama, loin de là. Selon Bild (en allemand), le président américain aurait été informé de ce programme de surveillance dès 2010 par le chef de l'Agence de sécurité militaire américaine (NSA). "Obama n'a pas mis fin à cette opération et l'a au contraire laissée se poursuivre", a déclaré un haut responsable des services de la NSA au journal.
Une précision qui risque de mettre la Maison Blanche dans l'embarras : samedi, le Frankfurter Allgemeine, un autre journal allemand, avait indiqué qu'Obama avait assuré à Merkel au téléphone qu'il n'était pas au courant de sa mise sur écoute... Affirmant que s'il l'avait su, il y aurait immédiatement mis fin.
Selon Bild, Barack Obama voulait être personnellement informé en détail sur la chancelière allemande, qui a joué un rôle décisif dans la crise de la dette de l'eurozone et est considérée comme la dirigeante la plus puissante d'Europe.
Les informations directement transmises à la Maison Blanche
Par conséquent, la NSA a renforcé la surveillance des communications d'Angela Merkel, visant non seulement le téléphone portable qu'elle utilise pour communiquer avec son parti, la CDU, mais aussi son appareil crypté officiel, précise Bild. Les spécialistes du renseignement américain pouvaient enregistrer ses conversations, mais aussi consulter les SMS envoyés quotidiennement par Angela Merkel à des dizaines de collaborateurs. Seule la ligne directe spécialement sécurisée de son bureau était hors de portée des espions américains, ajoute le journal.
Les informations étaient directement transmises à la Maison Blanche, sans passer par le quartier général de la NSA à Fort Meade, dans le Maryland, selon la même source.
Bild et Spiegel ont en outre décrit l'activité intense d'une cellule d'espionnage au quatrième étage de l'ambassade des Etats-Unis à Berlin, à un jet de pierre des bâtiments du gouvernement allemand, d'où les Etats-Unis suivaient Angela Merkel et d'autres responsables allemands. Le Spiegel a cité un document classé secret de 2010 selon lequel les services d'espionnage américains disposaient de 80 cellules de surveillance technologique dans le monde, notamment à Paris, Madrid, Rome, Prague, Genève et Francfort.
La NSA dément
En réaction à ces articles de presse, la NSA a assuré que Barack Obama n'avait à aucun moment été informé d'un éventuel espionnage de la chancelière allemande Angela Merkel.
Le patron de la NSA, le général Keith Alexander, "n'a pas discuté avec le président Obama en 2010 d'une supposée opération de renseignement impliquant la chancelière Merkel et n'a jamais discuté d'une quelconque opération l'impliquant. Les informations de presse affirmant le contraire ne sont pas vraies", a affirmé une porte-parole de la NSA dans un communiqué.
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