Espagne : les députés rejettent en première lecture le projet de loi sur l'amnistie des indépendantistes catalans

Ce texte était une condition exigée par les indépendantistes catalans en échange de leur soutien indispensable à la reconduction mi-novembre du Premier ministre espagnol socialiste pour un nouveau mandat.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre, Pedro Sanchez, à la Chambre des députés, le 30 janvier 2024. (JAVIER SORIANO / AFP)

C'est un revers cinglant pour le Premier ministre espagnol socialiste, Pedro Sanchez. Les députés ont rejeté, mardi 30 janvier, le projet de loi d'amnistie des indépendantistes catalans. Paradoxalement, c'est le parti de l'indépendantiste Carles Puigdemont, Junts per Catalunya, qui a voté contre ce projet de loi controversé, en estimant qu'il ne garantissait pas l'application de l'amnistie à son chef de file, principale figure de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Le parti indépendantiste a exigé le vote d'amendements destinés à contrer l'offensive judiciaire de deux magistrats cherchant à empêcher l'application de cette mesure à Carles Puigdemont. Les socialistes ayant refusé, Junts per Catalunya a voté contre le projet de loi qui n'a recueilli que 171 voix favorables alors que la majorité requise était de 176 voix sur 350.

Retour en commission parlementaire

Ce rejet en première lecture ne signifie pas l'abandon du texte, qui devra faire son retour en commission parlementaire où il pourra être modifié. Néanmoins, il illustre la pression permanente à laquelle Junts per Catalunya soumet l'exécutif, privé de majorité sans le soutien de ses sept députés. Ce projet de loi d'amnistie était une condition exigée par les indépendantistes catalans en échange de leur soutien indispensable à la reconduction mi-novembre de Pedro Sanchez pour un nouveau mandat.

Si le Parlement finit par l'adopter à terme, ce texte doit permettre l'arrêt des poursuites judiciaires contre des centaines de militants et dirigeants séparatistes pour leur implication dans la tentative de sécession. Parmi eux figure Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique il y a plus de six ans afin d'échapper à ces poursuites.

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