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Espagne : deux mois avant le référendum d’indépendance, l’administration catalane ne veut rien céder

Dans deux mois, les Catalans voteront pour ou contre leur indépendance. Le gouvernement régional s’est engagé à organiser un référendum malgré l’opposition de Madrid. Si pour le gouvernement espagnol, le scrutin est illégal, l'administration catalane, elle, ne veut rien céder.

Article rédigé par Mathieu de Taillac, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président séparatiste Carles Puigdemont. (LLUIS GENE / AFP)

Ce sera dans deux mois, tout juste : le 1er octobre, les Catalans vont voter pour ou contre leur indépendance. Le gouvernement régional s’est engagé à organiser un référendum malgré l’opposition de Madrid. Pour le gouvernement espagnol, qui menace de saisir les tribunaux, un tel scrutin est en effet illégal. L'administration catalane, elle, ne veut rien céder, à commencer par son président, Carles Puigdemont.

Le président sortant, Artur Mas, devait être reconduit

Ce dernier est arrivé à la présidence de la Catalogne par surprise, pour ne pas dire par hasard. Puigdemont n’était pas tête de liste de la coalition indépendantiste Junts Pel Sí. Favori, le président sortant, Artur Mas, devait être reconduit mais il s'agissait de convaincre un autre parti indépendantiste, la petite formation d’extrême gauche CUP, de l’investir. C’est donc l’ex-maire de Gérone, davantage social-démocrate et indépendantiste depuis toujours, que l’on a été chercher. Et loin d’être un faire-valoir, Puigdemont se révèle être le plus obstiné des défenseurs du référendum d’indépendance. Si la Cour constitutionnelle le démet de ses fonctions, Puigdemont désobéira.

Puigdemont ne renoncera pas au référendum

"On ne va pas renoncer au référendum, même si la Cour constitutionnelle ou le gouvernement espagnol l’interdisent, a ainsi déclaré l'homme. Notre engagement est clair devant le Parlement catalan et le peuple de Catalogne. On doit résoudre nos revendications et nos espoirs à travers les urnes." Entendre par là, selon lui, qu'il ne s'agit pas d'un "crime", qu'il n'y a rien de "dramatique au fait de voter pour décider notre avenir", et qu'à ce titre, "il n’y aura aucune suspension, aucune menace qui puisse empêcher que le 1er octobre les Catalans décident de leur avenir de façon démocratique, libre et pacifique".

Un coup de bluff ?

Pour Puigdemont, peu importe que la loi et la Constitution espagnoles interdisent un référendum unilatéral, il est prêt, dit-il, à aller jusqu’au bout, à se faire arrêter par la police espagnole si nécessaire. Certains croient même que c’est l’image qu’il recherche pour dénoncer ce que les indépendantistes appellent l’autoritarisme de l’Espagne. Il n’a rien à perdre car il ne se présentera pas à un autre mandat. D’autres croient à un coup de bluff. Réponse d’ici deux mois.

Espagne : deux mois avant le référendum d’indépendance, l’administration catalane ne veut rien céder

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