Catalogne : entre suspension et médiation, les réactions des indépendantistes sont partagées
La déclaration du président séparatiste de la région catalane, Carles Puigdemont, mardi, a été diversement appréciée parmi les partisans du oui à l'indépendance.
Le président séparatiste catalan, Carles Puigdemont, a proposé mardi 10 octobre de suspendre une hypothétique déclaration d'indépendance en vue d'un dialogue, mais sans fixer de délai, ni de calendrier. Cette déclaration a été diversement appréciée dans la foule des votants du oui au référendum, venus l'entendre à Barcelone, devant le parlement.
À l'heure du discours du président séparatiste de la région, la foule est suspendue aux lèvres de Carles Puigdemont. Quand le mot "indépendance" est lâché, la foule applaudit. Mais quelques instants plus tard, le dirigeant annonce suspendre l’indépendance, le temps de "trouver une solution négociée" avec Madrid. Roger, militant d’extrême gauche, se sent trahi. Il pèse chacun des mots du président. "Les gens n’ont pas voté pour une suspension, ni pour une médiation", dit-il. La médiation a toujours été la bienvenue, mais elle n’est jamais arrivée, ajoute ce partisan de l'indépendance immédiate. Il doute que le dialogue s'ouvre maintenant.
On a reçu des coups pour ça. C'est une honte. On ne comprend pas ce pas en arrière.
Roger, militant pro-indépendanceà franceinfo
Isabel nourrissait aussi l’espoir de vivre un moment historique, lors de la déclaration du président de la région catalane, mais elle fait confiance à Carles Puigdemont.
Je comprends qu'il y ait beaucoup de pression, que peut-être, c’est la manière la plus facile d’arriver à notre objectif. J'espère ne pas me tromper, parce que, franchement, on le mérite.
Isabel, dans la foule devant le parlement catalanà franceinfo
Le dirigeant séparatiste cherche à rallier la majorité des Catalans qui souhaitaient prendre le temps de bien préparer la transition. Il répond ainsi aux vœux de Maria Dolores, aux anges, à l'écoute de Carles Puigdemont.
J’attendais une indépendance, mais avec du temps pour pouvoir dialoguer et nous mettre d’accord. On ne veut pas partir et devenir ennemis.
Maria Dolores, à Barceloneà franceinfo
Un même sentiment rejoint toutefois ces indépendantistes convaincus. Tous promettent d’être vigilants à chaque étape du processus. S'il le faut, ils redescendront dans la rue, toujours pacifiquement, affirment-ils.
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