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Melilla, des centaines de clandestins forcent les clôtures de barbelés

Le mur a lâché. Le 28 mai dernier, des centaines de migrants subsahariens ont réussi à pénétrer dans l'enclave espagnole de Melilla, entourée par le Maroc, au bord de la Méditerranée. Un nouvel échec pour la politique de protection des frontières de l'Union européenne. Malgré ses sept mètres de haut, sa triple rangée et ses onze kilomètres, la barrière ne peut rien face à des migrants déterminés.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Migrants à Melilla, au centre d'accueil. (AFP)

Assaut spectaculaire au petit matin du 28 mai sur les grillages qui protègent l’enclave espagnole. Selon un porte-parole de la préfecture, 1000 migrants ont tenté de franchir cette triple clôture de barbelés de 7 mètres de haut. 500 ont réussi.
Côté marocain, on parle de 1500 hommes répartis en cinq groupes. Ils se sont lancés simultanément à l’assaut des grillages et ont réussi à ouvrir des brèches, comme on le voit sur la vidéo. Ces migrants ont installé leur campement côté marocain, sur les flancs du mont Gurugu. Prêts à tenter leur chance si l'occasion se présente ou si une action en groupe est lancée.
 
La seconde séquence illustre combien ces jeunes migrants placent d’espoirs dans leur réussite.
Hurlant de joie, embrassant cette terre symbole de tous les possibles, se signant plusieurs fois, ils gagnent le centre d’hébergement. Là, ils auront à manger et des vêtements. Un centre surpeuplé, conçu pour accueillir 480 personnes, et où s’entassent 2000 migrants. Désormais, ils sont 500 de plus. Ici commence aussi leur parcours d’immigrant clandestin.
 
Car toucher au but, fouler le sol de cet avant-poste de l’Union en terre africaine n’est le gage d’aucun avenir meilleur. Mais la bureaucratie de l’Union va permettre au clandestin de tenter de poursuivre sa route.
Car selon la directive européenne 2008/115, l’Espagne doit prendre une décision de retour au pays du migrant dans un délai de 7 à 30 jours. Le demandeur disposera d’un droit d’appel suspensif si sa demande est rejetée. Tout un délai pendant lequel le migrant est libre de ses allers et venues, libre aussi d’aller voir plus loin en Europe, en se pplanquant dans la remorque d'un camion…
 
Et pendant ce temps, l’Espagne a accordé 81 permis de résidence. Des étrangers bien plus fortunés qui s’engagent à investir au moins 600.000 euros dans le pays et de déposer un million en banque.

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