L'Espagne attend le premier procès sur le scandale des "bébés volés" sous la dictature de Franco
L'Espagne va rouvrir le dossier des "bébés volés du franquisme". Ces milliers d'enfants volés à leurs parents, puis offerts à d'autres familles sous la dictature de Franco. Un premier procès va bientôt pouvoir se tenir.
Qaurante-deux ans après la fin de la dictature de Franco en Espagne, le scandale des "bébés volés du franquisme" va connaître son premier procès. La date n'a pas encore été fixée mais l'accusé est déjà connu. Il s'agit d'un ancien gynécologue, soupçonné d'avoir soustrait une petite fille à sa mère, lors de sa naissance.
Des bébés volés aux opposants du régime
Àgé de 83 ans, Eduardo Vela, ancien gynécologue, a travaillé de 1961 à 1981 dans la clinique madrilène de San Ramon. Il est soupçonné d'avoir participé en 1969 au "vol" d'Inés Madrigal. Cette dernière accuse le médecin d'avoir falsifié son certificat de naissance, afin que sa mère adoptive apparaisse sur le papier comme sa mère biologique. Des faits reconnus par la mère adoptive elle-même.
Eduardo Vela est poursuivi pour soustraction de mineurs et falsification de documents officiels. Il aurait pris part activement, à ce trafic macabre de bébés volés en Espagne. L'enlèvement de nouveaux-nés a démarré dans les prisons du franquisme pendant la dictature, lorsque les parents étaient considérés comme des opposants de gauche au régime du général Franco.
Des maternités catholiques complices des vols
Ce système de vol aurait perduré jusque dans les années 1980, avec un trafic de ventes de bébés volés. La pratique se déroulait notamment dans des maternités gérées par des institutions catholiques. On faisait croire aux parents que leur bébé était mort peu après la naissance et que l'établissement prenait en charge les funérailles. Des milliers de bébés auraient ainsi été volés en Espagne pendant plusieurs décennies. Des Espagnols devenus adultes aujourd'hui, et qui ignorent toujours, pour la plupart, leur véritable histoire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.