D'origine espagnole, Marie José, a 22 ans lorsqu'elle tombeenceinte en 1968. Après un accouchement "cauchemardesque" dans uncouvent de Valence, son père l'oblige à abandonner ce bébé conçu hors-mariage, leconfiant aux religieuses. Depuis, malgré un mariage français et un enfant né en 1983, elle cherche son fils.De son côté, Juan apprend à 14 ans que ses parents ne sontpas ses parents. Il a été adopté "suite à la mort de ses parentsbiologiques dans un accident de voiture" , lui dit-on.En 2011, alors quele scandale des bébés volés éclate en Espagne, sa mère adoptive décède. S'apercevantque ses parents adoptifs sont notés comme parents biologiques sur son acte denaissance, il veut comprendre. Après deux années de recherche, une cousine desa famille d'adoption finit par lui révéler la vérité : après l'accouchement,les religieuses ont tout simplement décidé de le vendre. José décide alors deremuer ciel et terre : ils contactent les associations d'aide de Valence,qui font rapidement le lien avec l'histoire de Marie-José. Des tests ADN apporteront la preuve qui manquait encore. Révélé fin mai, le lien entre Marie-José et Juan est une libération pour cette maman. Elle rencontrera son fils vendredi prochain, ainsi que son petit-fils de 8 ans.La porte-parole de l'association des "bébés volés" de Valence dit ne pascomprendre la réaction des institutions espagnoles. Sur le nombre de famillesvictimes, peu de "happy ends" pour le moment. Pas moins de 3.000 plaintes déposées : 900 encore en cours d'instruction, les autres sont déjà classées.Difficile de rendre justiceEn mai dernier, l'associationn'a pas hésité à demander de l'aide au Vatican. Leur lettre au Pape François expliquaitqu'un obstacle se présentait "lorsque les archives contenant les identitésde mères et d'enfants sont des archives ecclésiastiques".Soeur Maria Gomez Valbuena est la première et la seule religieuse poursuivie pour le moment. Agée de 87 ans, elle est décédée en janvier dernier, avant sa deuxième audition par la justice.