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Kap, un caricaturiste qui garde la tête sur les épaules
Kap est un dessinateur espagnol. Catalan plutôt. A quelques semaines d'un vote crucial pour l'avenir de la Catalogne en Espagne, la distinction est importante. Son visage mi-sérieux mi-souriant, toujours couvert d'une casquette, Kap participait à la 5e conférence des dessinateurs de presse, organisée au Mémorial de Caen les 11-12-13 septembre 2015. Rencontre.
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A 40 ans, Kap dessine en France et en Espagne. En France, il participe au rival de Charlie Hebdo, Siné mensuel. En Espagne, il travaille pour des journaux plus officiels, comme La Vanguardia.
Kap a fait les Beaux arts. «Toute ma vie j'ai dessiné ». On lui doit des dessins de presse, mais aussi des livres et des expos.
A Barcelone, on ne plaisante pas avec le foot. Et bien lui a plaisanté avec une des stars d'alors du club. Ronalhino. «A l'époque, on pouvait entre facilement dans le stade, voir les joueurs. Je faisais des caricatures du footballeur. Je grossisais le trait, et notamment ses lèvres. Il a pas aimé, et tant qu'il critiquait je les grossissais»... jusqu'à ce que la paix de fasse.
Il estime que ses dessins ne sont pas les mêmes en France et en Espagne. «Siné mensuel est totalement libre. On peut y dire ce qu'on veut. En Espagne, c'est différent. Ce type de journaux n'existe pas. Ils appartiennent tous à des grands groupes, et là forcement c'est différent», explique le dessinateur francophone qui estime qu'une grande partie de la presse espagnole est de droite.
#Diada2015 - L' #Acudit d'en @kapdigital aviu a La Vanguardia pic.twitter.com/ILEytr43oW
— Joan Saumell (@Joan_Saumell) September 12, 2015
A cela s'ajoute des cultures différentes. «La situation est plus libre en France. En Espagne, on vient d'une dictature. On n'a pas les mêmes exigences vis à vis de la liberté d'attaquer ceci ou cela». Et de citer l'Eglise, le pape... «Les réactions peuvent être plus brutales», estime-t-il.
Cette thématique, on l'a beaucoup entendue à Caen. Les dessinateurs savent qu'ils s'adressent à un type de public quand ils publient un dessin. Et tous les pays ne comprennent pas les dessins de la même façon. Un constat qui avait déjà été fait après les attentats de Charlie.
Sur la vaste question abordée lors de ces rencontres sur le dessin de presse, quelque 8 mois apres les attentats de Charlie, la responsabilité du dessinateur et les limites qu'il peut y avoir dans la caricature. «Le principe de ce type de dessin, c'est l'humour. Mais chaque pays a sa spécificité, sa culture dans ce domaine. Et cela se retrouve dans le dessin de presse», analyse le caricaturiste.
(blog de Kap : http://www.gargots.net/)
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